La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce les pressions exercées sur les militants des droits de l'homme dans les pays du Maghreb. Dans un communiqué rendu public, hier, la LADDH affirme qu'«il y a une conjugaison d'efforts des régimes maghrébins pour interdire les déplacements des militants dans les trois pays (Algérie, Maroc et Tunisie)». La LADDH cite d'abord l'exemple de Kamel Jendoubi, président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme, qui a été refoulé récemment du Maroc, alors qu'il est interdit d'accès en Tunisie, son pays natal. «Tout laisse à croire que le gouvernement marocain a répondu à des injonctions du régime tunisien pour interdire l'entrée au Maroc de Kamel Jendoubi», estime l'organisation que préside Mustafa Bouchachi. «La LADDH exprime son indignation face à une mesure injustifiée et injustifiable qui démontre les liens policiers qui existent entre les gouvernements du Maghreb au mépris des droits les plus fondamentaux. Elle estime que Kamel Jendoubi a droit à des excuses de la part des autorités marocaines qui doivent revenir sur cette mesure arbitraires», ajoute la même source. Pour la LADDH, le refoulement de Jendoubi est une mesure répressive contre les défenseurs tunisiens des droits humains. «La LADDH exprime ainsi sa totale solidarité avec l'ensemble des démocrates tunisiens dans leur combat contre la dictature et pour le respect des droits humains en Tunisie», lit-on dans le même communiqué. Dans ce sens, la LADDH condamne également la mesure interdisant l'accès en Algérie aux ONG internationales des droits de l'homme et aux militants tunisiens, Sihem Bensedrine et Khemaïs Chemari, qui ont été refoulés à leur entrée en Algérie. «La LADDH interpelle l'opinion nationale et internationale sur cette situation qui devient insupportable pour le citoyen maghrébin», ajoute-t-on dans le même communiqué.
