Depuis plusieurs mois déjà, à Ouadhias, le lait pasteurisé en sachet vendu à 25 DA le litre, brillait par sa rareté sur les étals et dans les comptoirs frigorifiques des commerçants. Ces dernières semaines, c'est carrément impossible pour la ménagère de trouver le moindre sachet dans cette localité et encore moins à travers les nombreux villages relevant de ce chef-lieu de daïra. A Aït Abdelmouméne, le plus grand village de la région, les citoyens sont scandalisés par cette pénurie qui ne cesse de sévir. Un quadragénaire en quête d'un sachet de lait pour sa famille fulmine en ces termes : «J'ai fait le tour de tous les points de vente, en vain ! Pas la moindre goutte. Depuis trois jours au moins, selon des revendeurs, le camion livreur n'est pas passé. Imaginez le désarroi d'une mère d'enfants scolarisés, lorsque ces derniers s'apprêtent le matin à partir à l'école… ?». Certaines ménagères ont carrément opté pour le thé comme petit déjeuner. Seulement les médecins et les nutritionnistes le déconseillent surtout pour les enfants en bas âge, et puis le thé n'est pas vraiment au bas prix sachant qu'il nécessite encore plus de sucre, quand on sait que cette matière n'est pas cédée à moins de 100 DA le kilo. Ainsi, les familles plus ou moins aisées se rabattent, elles, sur le lait en poudre (Lahda) dont le prix varie entre 200 et 250 DA le paquet, et, actuellement, même ce produit commence à se faire désirer. La demande en ce produit augmentant chaque jour, les stocks en la matière chez les commerçants s'épuisent à leur tour. Devant cette situation, le commun des citoyens ne manque pas de se demander si le temps des années de disette et de pénurie programmée ne nous aurait pas rattrapés ? Les chefs de familles qui ont appris malgré eux à s'en passer de divers produits alimentaires prisés, car toujours au dessus de leurs moyens, devraient apparemment se mettre à s'en passer aussi du petit bol de lait matinal.