Selon le président du syndicat d'ArcelorMittal, Smain Kouadria, le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba) est paralysé depuis hier matin par une grève générale. S'agissant toujours des propos de M. Kouadria, la grève au complexe sidérurgique a commencé dimanche dernier dans certaines unités de l'usine sidérurgique. Le mouvement de contestation a ensuite gagné les autres installations du complexe. Certes, le lundi, un premier débrayage a été constaté au niveau de quelques ateliers avant d'être suivi d'un second, mardi, touchant l'aciérie à oxygène n° 2, l'unité de maintenance industrielle et l'atelier de galvanisation. Les revendications ont trait à la réouverture du siège du syndicat d'entreprise, au "retour en toute sécurité" du secrétaire général de ce syndicat et à la reprise des négociations sur les augmentations des salaires et des primes. Les grévistes exigent également de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba "d'assurer la sécurité dans les sites de travail" et de "procéder à la régularisation de la relation de travail de près de 300 employés versés dans l'activité de sous-traitance et arrivés en fin de contrat", en vertu d'un accord signé avec l'employeur. Rappelons que le siège du syndicat d'entreprise avait été fermé et les négociations sur les augmentations salariales et les primes suspendues, à la suite d'un conflit qui oppose depuis août dernier le syndicat d'entreprise au comité de participation (CP) à cause d'une question de "représentativité". En effet, le comité de participation conteste la représentativité du syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA. La direction du complexe sidérurgique avait précisé à maintes reprises qu'elle ne "privilégiait aucun partenaire par rapport à un autre". Le nouveau directeur des Ressources humaines d'ArcelorMittal, Daniel Atlan, soupçonné par le syndicat d'être à l'origine d'un plan social destiné à réduire les effectifs de l'usine, a quitté ses fonctions mardi. Par ailleurs, il est à rappeler que l'usine ArcelorMittal Annaba emploie quelque 6.000 travailleurs pour une capacité théorique de production de l'ordre de deux millions de tonnes d'acier liquide par an. Le complexe a déjà été affecté, en 2010, par deux grèves générales, en janvier, pour une durée de 9 jours, puis en juin, revendiquant notamment la réhabilitation de la cokerie, la mise en œuvre du plan global d'investissement 2010-2014 et l'application de la convention de branche issue de la dernière tripartie, avant que le tribunal d'El Hadjar n'ordonne la reprise du travail.