En dépassant le grand carrefour de Hassi R'mel, les torchères de gaz prolongent le voyage du visiteur qui ne manque pas d'admirer cette flamme des temps modernes. La route s'étire à perte de vue avec ses paysages ocres où perce de temps à autre une hamada rude. Puis comme par enchantement, c'est le changement soudain de décor ! C'est comme l'appel d'un bonheur retrouvé, de la résurrection de toutes les choses. Désormais, le grand vide cède la place à une attrayante oasis avec ses palmiers légendaires. Au dernier virage, Berriane vous accueille avec la révélation de sa souriante et paisible palmeraie toute auréolée de son nouveau manteau, réalisé grâce à l'aménagement approprié de ses quartiers et l'embellissement de ses artères principales et de ses cités. L'histoire de Berriane remonte à la nuit des temps, puisqu'elle fut fondée en 1679 par les Ouled Nouh et les Afafras, après le passage des Ibadites établis dans la vallée du M'zab au Xe siècle. Elevé au rang de daïra en 1990, Berriane est située à 45 km au nord de Ghardaïa. Elle s'étale sur une superficie de 2250 km2 et compte actuellement une population de 27 000 habitants. Comme la plupart des communes de la vallée du M'zab, Berriane est une zone très attractive, s'articulant sur un commerce de base regroupant de très nombreux locaux commerciaux, tous secteurs confondus. En dépit de sa tentative de se convertir à l'industrie, cette commune reste avant tout à vocation agricole (1366 ha de SAU) surtout vivrière singularisée par de petites oasis où l'on pratique des cultures maraîchères en intercalaire à travers les 51690 palmiers dattiers, dont 35124 productifs. La commune a vu ainsi élargir le champ d'action du secteur agricole aux potentialités indéniables. La loi 83/18, portant accession à la propriété foncière agricole, a permis la mise en valeur de 2020 ha avec 1010 attributaires. L'engouement suscité par cette opération a incité les autorités locales à créer de nouveaux périmètres de plus de 100 ha chacun, au niveau de Laroui et de Oued N'sar. De nouvelles coopératives Cent parcelles ont été délimitées suivant une fourchette de 2ha pour 50 bénéficiaires. Quant aux ressources hydriques, dans le cadre du programme sectoriel, 17 forages ont été conçus pour un débit total de 29376 m3/ jour et 11 réservoirs d'une capacité totale de l'ordre de 11395 m3. Ainsi, l'agriculture a connu une importante impulsion dans cette commune avec l'installation récente d'un bon nombre de coopératives, source de création d'emplois, à l'image de celles de Laasaker ou de Baslimane. En matière d'éducation, Berriane ne connaît pas de problèmes. Pour les deux cycles, primaire et moyen, 16 établissements totalisant 200 salles de classe sont fréquentés par 6 000 élèves. Quant au secondaire, il fonctionne avec deux lycées et une annexe totalisant 44 salles de classe fréquentées par 1320 élèves...En ce qui concerne la formation professionnelle, Berriane accuse par contre une nette insuffisance. Un seul centre existe, à ce jour, avec une capacité d'accueil de 150 places regroupant 6 sections toutes activités confondues. Actuellement, 120 stagiaire suivent une formation pour renforcer dans un proche avenir ces secteurs qui accusent un net déficit dans la commune. Le secteur de l'industrie, avec la création de la zone d'activités depuis 1984, a pris un nouvel essor. De petites unités spécialisées dans la fabrication d'articles de bureau et scolaires, de batteries et autres ont été implantées, offrant des débouchés aux jeunes exclus du système éducatif. Par ailleurs, au titre du programme de la petite et moyenne industrie, un bon nombre d'unités : une semoulerie, un four à chaux, une unité de carrelage, une unité de concassage et autres vont renforcer ce secteur. Cependant, il convient de souligner que la semoulerie est un ancien projet dont la réalisation avait accusé un retard. Le chantier a été soutenu par les autorités locales pour permettre à cette unité de démarrer et mettre sur le marché local un produit consommable très attendu dans cette région. Les autres secteurs (transport, tourisme, santé, culture et sport) connaissent à leur tour des hauts et des bas. Les responsables locaux en sont conscients, ils s'attachent à trouver les voies et moyens de répondre aux souhaits et aspirations des citoyens. et cela n'est pas du domaine de l'impossible.