Il y a pénurie de 12S, l'extrait de naissance spécial créé depuis le lancement du passeport biométrique dans notre pays. A Béjaïa, les Assemblées populaires communales (APC) en sont approvisionnées au compte-gouttes. Et comme conséquence de cette rareté, les guichets chargés de délivrer ce document administratif travaillent au ralenti, quand ils ne sont pas carrément fermé. Mis à rude épreuve, les citoyens prennent leur mal en patience. Et cette situation dure depuis de longs jours. «C'est une vérité. On ne les délivre pas parce que nous n'en avons plus», nous répond le président de l'APC de Sidi Aïch, M. Ouazani. Chaque commune reçoit son quota de ce document auprès de la direction de la réglementation et de l'administration générale (DRAG) de la wilaya. En moyenne, 500 exemplaires chacune, à épuiser généralement dans le mois. «Nous délivrons une moyenne de 50 exemplaires chaque jour. En 10 jours, le quota est épuisé», affirme M. Ouazani, qui ajoute : «Nous gardons 2 ou 3 imprimés de côté pour des cas d'extrême urgence.» Parmi les inscrits sur les registres des naissances à Béjaïa, nombreux ne résident pas dans la wilaya. Pour eux, se faire délivrer cet extrait de naissance spécial est une souffrance de plus du fait des longs déplacements auxquels ils sont contraints. La demande est de plus en plus forte pour ce document, délivré une seule fois dans la vie de son demandeur et ne devant porter que la signature du président de l'APC. Il est imprimé sur du papier qui porte deux numéros de série et un signe de l'Etat en filigrane. Une manière de rendre impossible sa reproduction. Sa production est confiée aux soins de l'Imprimerie officielle ; depuis quelques jours, celle-ci ne satisferait plus la commande. La wilaya de Béjaïa ne reçoit, en tout cas, qu'un quota de 5000 imprimés par mois et se doit de le répartir sur ses 52 communes. Un exercice difficile. Conséquence : les APC n'ont droit qu'à de maigres quotas, à peine 10 imprimés pour certaines, qui doivent faire face à des centaines de demandes de ce fameux 12S par mois. Par conséquent, la pression est grande sur les services d'état civil. A Sidi Aïch, par exemple, il faut se lever très tôt pour espérer repartir avec son 12S. C'est un agent de l'APC qui ouvre la liste des demandeurs de la journée. Il le fait à 5h, selon le P/APC. Le jour où il y a du monde au portillon, beaucoup de lève-tôt repartent bredouilles. Tout le monde n'est pas servi. Un vrai parcours du combattant pour des citoyens à qui s'impose, d'ailleurs, la même situation devant des cabinets des médecins spécialistes de Béjaïa, où il faut s'inscrire à l'aube pour espérer une consultation dans la journée. «Si on lance une telle opération, il faut mettre les moyens. Autrement, c'est nous qui souffrons. On n'a de solution que de dire la vérité aux citoyens», nous confie le premier responsable de l'APC de Sidi Aïch, qui a réclamé aux services de la DRAG un quota supplémentaire.