La population Chéliffoise a vécu, cette année, un ramadhan particulièrement riche en activités artistiques, grâce au programme tracé par l'APC de Chlef et la Direction de la culture de la wilaya. C'est le grand maître du Hawzi, Cheikh Mohmaed Ghaffour, qui en a animé la dernière soirée, dimanche dernier à la salle des fêtes du parc d'attraction. Le Cheikh a donné son concert devant un public nombreux, composé en majorité de familles longtemps privées de ce genre de spectacle. Les autorités locales, à leur tête le wali de Chlef, étaient également présentes et ont tenu à honorer leur hôte du jour auquel elles ont offert un burnous et une Omra. Ce geste témoigne d'une reconnaissance de sa qualité artistique et des efforts déployés pour répondre à l'appel des organisateurs locaux, malgré ses nombreux engagements. Il découvre ainsi, pour la première fois, la région et a promis d'y retourner pour animer d'autres soirées, vu le succès enregistré par son concert. Il est vrai que toutes les conditions étaient réunies pour faire de cette soirée une véritable fête de la culture. Les mélomanes en ont profité pour goûter et apprécier cette musique traditionnelle qui commence à refaire surface dans le paysage local et national. Contacté juste avant le début de son concert, El Ghaffour se dit ravi de se retrouver parmi le public Chélifois en ce 27e jour du Ramadhan qui vient également clôturer la tournée effectuée dans cinq wilayas du pays, en l'occurrence Alger, Skikda, Setif, Aïn Defla et Chlef. « Je remercie pour cela les responsables locaux et le chef de l'exécutif de la wilaya et je suis très optimiste quant au développement de la culture dans la wilaya. Je compte y revenir pour animer d'autres concerts, dans un avenir proche », nous a-t-il déclaré. « Un artiste ne vieillit jamais », dira le directeur de la culture, Abdelhamid Boumediene, en voyant Cheikh Mohamed El Ghaffour (74 ans) dominer d'une main de maître l'orchestre et la scène, accrochant les regards et les esprits et imposant un silence religieux à la salle. En effet, pendant plus de trois heures, l'artiste est resté égal à lui-même, interprétant sans arrêt les poèmes (ksayed) puisés de son riche répertoire.