Des structures d'accueil saturées, des moyens humains, matériels et financiers insuffisants, le nombre de plus en plus grand de pensionnaires du nouveau-né jusqu'à l'âge de maturité, des enfants assistés, qui n'ont d'autre affection que celle que leur prodigue le personnel de la pouponnière et du centre pour enfants assistés, tel est le constat établi par plusieurs invités à la commémoration du 27e jour de ce Ramadhan 2005. Organisée par la Direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya de Annaba, cette manifestation a permis aux autorités locales invitées pour la circonstance d'être sensibilisées sur la nécessité d'une sérieuse prise en charge de ce dossier. Face à l'innocence de ces petits enfants victimes de leur société, beaucoup paraissaient gênés de découvrir des drames dans chaque regard, dans chaque sourire et dans chaque façon de dire les choses. Six d'entre eux, âgés entre 2 et 3 ans ont été découverts par les services de police. Ils avaient été livrés à la rue par leurs parents apparemment dans l'impossibilité de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. D'autres encore dans les langes parce que nouveaux-nés, du reste très nombreux, avaient été abandonnés par une mère célibataire appréhendant le regard de la société sur un amour coupable. Il y a enfin les 39 enfants issus de parents divorcés ou en instance de l'être. Ils ont été abandonnés par leur père et mère aux bons offices d'un magistrat pour un placement judiciaire. Tous ces nouveaux pensionnaires, dont l'accueil n'était pas prévu, ont entraîné d'autres dépenses, d'autres dispositions et la saturation des moyens mis en place par la direction de l'action sociale à Annaba. Depuis quelques mois, cette institution semble faire du dynamisme sa culture et de la gestion rigoureuse et rationnelle sa politique. « Bien que ne disposant pas de moyens financiers, humain et matériel à la mesure de la forte demande, nous essayons d'accomplir notre mission d'action sociale avec efficacité », a indiqué la directrice de l'action sociale de la wilaya de Annaba. A l'hospice des vieillards de la Plaine Ouest, l'opinion publique se pose beaucoup d'interrogations sur la gestion de cette structure sociale. Portant sur la gestion de cette structure de ces dernières années, elles sont restées sans réponse. On les pose également en ce qui concerne le centre d'accueil garçons à El Hadjar. Quotidiennement, des centaines de personnes assiègent le siège de la DAS à la recherche d'une aide sociale versée par cette structure. L'impatience dans le handicap déclaré reste à prouver s'exprime le plus souvent par la violence verbale ou le couteau tiré à la face d'un des préposés au guichet. « Nous sommes effectivement confrontés à ce genre de situation à laquelle nous essayons de faire face d'une manière plus ou moins psychologique. Notre structure symbolise toute l'action de l'Etat dans l'aide sociale qu'elle apporte aux couches les plus défavorisées, dont les familles démunies et les handicapés », confie un des cadres de la DAS. Ceux qui se présentent à cette institution dans l'espoir de bénéficier d'une quelconque aide ne représentent qu'une minorité. Dans la wilaya de Annaba, ce sont quelque 25 000 personnes à vivre sous le seuil de la pauvreté. Elles sont pratiquement au bord de la déchéance, malgré les aides de la DAS dont les offres sont de très loin inférieures à la demande.