Les équipements collectifs n'ont pas accompagné l'extension des villes. Le non respect de la réglementation en matière d'urbanisme a donné lieu à une urbanisation anarchique des villes de la wilaya de Tizi Ouzou. Les populations des villes entières endurent les effets d'un «urbanisme subi», né, selon ce qui a été évoqué par des élus, du manque d'expérience des services techniques et des moyens dont disposent les collectivités locales ainsi que la restriction des prérogatives des APC. Mais cela n'empêchera pas les responsables du secteur de souligner le poids de la spéculation foncière et la promotion immobilière effrénée qui mettent l'administration à rude épreuve face à ses missions. Le cas de la nouvelle ville de Tizi Ouzou est éloquent. La sauvegarde des espaces verts de la cité des 600 logements n'était possible que par la mobilisation des habitants. 24 autorisations devant être signées pour des coopératives immobilières ont été annulées après une démonstration de rue des habitants. Le massacre a été arrêté de justesse. Afin de rectifier le tir, la wilaya a lancé l'année dernière une étude pour la création d'une ville nouvelle à Oued Falli, au sud du chef lieu de Tizi Ouzou. Ainsi, l'administration veut mettre à profit ses instruments d'urbanisation pour offrir plus de logements (14 000 unités), plus d'équipements et de structures publiques et d'espaces de loisirs. Invité à la journée thématique sur le secteur de l'urbanisme, organisée la semaine dernière par l'APW de Tizi Ouzou, M. Makhlouf Naït Saâda, inspecteur général au ministère de l'Habitat, s'est attelé à expliquer aux élus locaux l'importance de l'organisation et l'exploitation du sol qui passe inévitablement par la maitrise des instruments de l'urbanisme. Un dispositif constitué par le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU), ainsi que le plan d'occupation du sol (POS). Pour l'orateur, «c'est un outil qui permet une planification d'un programme d'équipement pour une durée de 20 ans. C'est un instrument de travail pour les APC, un programme qui permettra d'arrêter les conditions de constructibilité des espaces et l'organisation de l'exploitation du sol et définir la nature du bâti». En constante augmentation, la demande sur le logement rural est évoquée dans les débats. «La notification aux communes de programmes de logements se fera en fonction de la disponibilité d'assiettes foncières», a indiqué le représentant du ministère de l'Habitat. «Par cette mesure, le ministère entend s'assurer de la concrétisation des programmes de logements, en aplanissant d'abord la contrainte du foncier, souvent invoquée pour justifier le non-lancement des programmes de logements, voire leur annulation ou délocalisation». En prélude à l'ouverture des travaux de l'Assemblée, M. Tirouche, président de commission à l'APW, estime que «l'évolution des villes et villages de notre wilaya s'est faite sans aucune stratégie d'urbanisation dans la mesure où les extensions urbaines se sont faites de manière anarchique. Les équipements n'ont pas accompagné l'urbanisation et la viabilisation se résume à des servitudes élémentaires».