Après la grève de la faim des chômeurs de Hassi R'mel qui réclamaient des postes d'emploi dignes, ce sont les chômeurs de la ville de Laghouat qui sollicitent, à leur tour, leur droit au travail. Une vingtaine de jeunes chômeurs se sont déplacés, hier, jusqu'à Alger pour faire entendre leurs revendications et informer le ministre du Travail du marasme dans lequel ils vivent. Face au «mutisme» des autorités locales, à savoir les responsables de la wilaya, ceux de l'Anem et les élus locaux, ces chômeurs n'ont trouvé que la maison de la presse Tahar Djaout pour venir exprimer leur ras-le-bol. Dans la matinée d'hier, ces jeunes, qui avaient décidé de ne pas repartir avant d'avoir un engagement écrit de la part du ministre de la tutelle, se sont regroupés devant la Maison de la presse. Tahar Besbas, député du RCD, est venu soutenir l'action pacifique de ces manifestants. «Si ces jeunes viennent de Laghouat jusqu'ici pour protester, cela veut dire que tous les canaux du dialogue moderne, au niveau local, sont fermés», a déclaré ce député, qui a fait remarquer que ce n'est pas la première fois que ce genre d'incident se produit. Le rassemblement des jeunes de Laghouat a été empêché par les éléments de la police, venus en force. «Vous occupez illégalement la voie publique», leur a lancé un policier en les priant de quitter les lieux. «Je suis sur la terre algérienne et l'Algérie m'appartient», lui a répondu un chômeur, la gorge sèche. Un père de 3 enfants, ayant voulu résister à la pression des agents de police pour que les manifestants quittent les lieux, a eu un malaise. L'homme est chômeur depuis de longues années. «Si je trouvais seulement un job pour que je puisse réunir ma famille…», soupire-t-il.