L'an 51 de la célébration de l'anniversaire du 1er Novembre 1954, ou le prélude à l'action armée pour l'affranchissement du peuple algérien du long joug colonial, a été l'occasion pour les autorités locales et des organisations régionales des moudjahidine de déployer l'emblème national sur les places publiques de la capitale. Mais qu'en est-il de la commémoration de la date historique du déclenchement de la guerre de libération dans le petit bourg campagnard de Khraïcia ? A priori lorsque le mémorial évocatoire ennobli en souvenir des martyrs tombés au champ d'honneur en 1959 lors de la bataille de Khracia fait l'objet d'actes de vandalisme. L'information, que nous avions publiée dans ces mêmes colonnes dans notre édition du 10 août dernier, n'a éveillé apparemment aucune interaction des responsables locaux. Le monument, sis à la crête du lotissement Haï El Salem, est délaissé aux mortifications du temps et des offenses de profanation. L'exploit vaillant buriné dans le marbre est illisible. Et pour cause, la dédicace qui évoque le souvenir de nos chers disparus est couverte d'une poisseuse croûte de peinture rouge. Le parvis, dès lors en piteux état, accumule les immondices et les défécations. Comparativement à ces dégâts, les parapets se désagrègent sous la charge d'épigraphes hostiles et de caricatures insolentes. Difficile de hisser les couleurs nationales dans ces conditions. Et dire que sous d'autres cieux, on se serait indigné pour moins que ça !