La pluie d'octobre était l'invitée d'honneur mercredi soir à l'esplanade de Riadh El Feth lors de l'ouverture du troisième Festival international de la bande dessinée d'Alger. La pluie et le vent. Les chapiteaux qui abritent les expositions ont résisté tant bien que mal aux rafales. Certains ont eu une pensée amusante pour le prochain Salon international du livre d'Alger (SILA) qui se déroulera sous… les chapiteaux. La faiblesse de la signalétique a désorienté les présents. Chacun tentait de «deviner» les thématiques des expositions. Khalida Toumi, ministre de la Culture, passait d'un chapiteau à l'autre, accompagnée de Dalila Nadjem, la commissaire du festival. La Suisse est le pays à l'honneur cette année avec la tenue d'une exposition collective, «BD suisse, un sommet d'images». «C'est une grande satisfaction pour moi. Il y a deux ans, nous avons organisé une exposition de la BD suisse au Musée de l'art moderne et contemporain d'Alger. Malheureusement, Zep et Cosey, deux dessinateurs suisses connus, n'ont pas pu faire le déplacement au FIBDA. On espère les faire venir dans le futur», nous a déclaré Jean-Claude Richard, l'ambassadeur de Suisse à Alger. Selon lui, au moins huit écrivains et auteurs seront présents au prochain SILA. La Suisse y sera également le pays à l'honneur avec la présentation de 800 titres. Plus loin, trois jeunes d'origine algérienne venus de d'Angoulême ont présenté un ouvrage de BD élaboré avec une quinzaine d'adolescents de cette ville française. «C'est le troisième livre produit par ces jeunes dans lequel ils racontent leurs vacances. Nous travaillons sur un quatrième qui aura une dimension fantastique et qui sera présenté en janvier 2011 lors du festival de la BD d'Angoulême. Il s'agit d'ouvrages collectifs», a précisé Ali Bekhtaoui, animateur du groupe, accompagné de Djillali Mirioua, adjoint du maire d'Angoulême. Khalida Toumi, a discuté avec Albert Drandov, journaliste franco-bulgaro-espagnol, et Frankie Alarcon, bédéiste français, auteurs d'une BD politique, Au nom de la bombe, histoire secrètes des essais atomiques français. «C'est un coup monté !» «Nous avons recueilli des témoignages des fantassins et des conducteurs de chars qui ont confirmé l'utilisation de cobayes, y compris parmi les populations locales, dans les essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Nous avons publié cela sous forme de BD. Nous voulons mettre sur la table les éléments historiques que certains ne veulent pas voir», a expliqué Albert Drandov. «Cela nous vous gène pas qu'on appelle votre exposition, «Reggane, mon amour ?»», a répliqué Khalida Toumi faisant allusion à «Hiroshima, mon amour» le film franco-japonais d'Alain Resnais. Un éditeur de BD turque qui participe au Fibda pour la première, espère faire connaître le neuvième art d'Anatolie en Algérie. «Les Algériens connaissent déjà la BD turque à travers le personnage de Kebir. En Turquie, les hebdomadaires humoristiques et les mangas sont populaires. Beaucoup moins pour la BD d'aventures», nous a-t-il confié. Une petite cérémonie a été ensuite organisée pour attribuer le prix d'honneur à Ahmed Haroun, 69 ans, et le prix Sid Ali Mellouah à Redouane Assasri, 58 ans ainsi qu'un prix de reconnaissance au belge Etienne Shreder. «On ne m'a rien dit. On m'a juste dit de venir. On appelle cela un coup monté !», a plaisanté Etienne Shreder. En avant-première, et dans la salle Ibn Zeydoun, a été projeté le premier épisode d'une série de contes africains. Produit par l'algérien Djillali Beskri et réalisé par le Camerounais Narcisse Youmbi, Papa Nzenu, le chasseur et l'antilope. Les présents ont regretté les incidents techniques qui ont marqué la projection d'un court métrage d'animation d'à peine 13 minutes. Lamentable !