De nombreux établissements se trouvent dans un état de délabrement avancé. Les conditions de scolarité dans la commune de Si Mustapha ne prêtent plus à l'optimisme. Les moyens mis en place par les pouvoirs publics en vue d'assurer une meilleure scolarité aux élèves de cette localité s'avèrent largement insuffisants par rapport aux attentes en la matière. Certains établissements accusent un énorme manque en commodités qui puissent permettre aux élèves d'exceller dans leurs «études». C'est le cas notamment au niveau du CEM du chef-lieu, devenu un exemple type s'illustrant par l'insuffisance de moyens mobilisés par l'Etat en vue d'améliorer les conditions d'apprentissage dans les écoles et y lutter contre le phénomène de la déperdition scolaire. Le collège en question n'arrive plus à contenir le flux d'élèves venant des cinq établissements du primaire dans la commune. Pour remédier au problème de la surcharge des classes, la direction de l'éducation a ouvert, depuis septembre 2008, une annexe de sept classes à l'école primaire Ali-Boudhar. Néanmoins, cette solution n'a pas été sans conséquences négatives sur les collégiens et les enseigants qui se disent durement pénalisés par les déplacements qu'ils effectuent au quotidien entre les deux structures scolaires. «Les élèves de 3ème et 4ème année évoluent à plus 43 par classe. Cette année nous avons cinq classes roulantes. Les conditions de scolarité sont vraiment difficiles», nous dira un enseignant qui déplore le manque d'équipements de bureau, alors que ceux existants sont dans un état de dégradation. Approchés, des élèves avouent que rien ne leur donne envie de suivre les cours au sein de cet unique collège dont dispose la commune. Ils se plaignent surtout de l'absence de cantine, de l'insalubrité, de la surcharge des classes et de la «pénurie» en chaises. «Parfois nous ne trouvons plus de chaises où nous pourrions nous asseoir. C'est un véritable calvaire ! Ceux qui ne trouvent pas de chaises ne pourront jamais suivre normalement le cours. Certes, certains professeurs nous autorisent à y assister en restant debout au fond des classes, mais d'autres nous renvoient carrément, avec mépris, en nous recommandant d'aller réclamer ces fameuses chaises auprès de l'administration. Mais là aussi on nous explique qu'on ne peut rien faire pour nous», relatent des collégiens qui soulèvent au passage le problème de la saleté au niveau des cabinets de toilettes. «Ces lieux sont devenus infréquentables et n'ont même pas de portes. Ils sont de fait transformés en refuges par des recalés, comme ils servent aussi de lieux "discrets" pour des élèves fumeurs s'y rendant pour griller une cigarette. Il existe des élèves qui ne s'y rendent jamais tant les odeurs s'y dégageant sont insupportables», nous narre un élève de 3ème année. Aussi, ils sont de nombreux camarades de classes à réclamer l'ouverture du nouveau CEM en vue de mettre un terme à cette situation qui risque de compromettre leurs cursus. Questionné à ce propos, le P/APC indique que «le projet a été inscrit en 2006, mais les travaux n'ont pu être lancés qu'en novembre 2009, en raison notamment de difficultés rencontrées pour lui dégager un terrain d'assiette». La DE avait annoncé que le projet allait être réceptionné avant septembre 2010. Aujourd'hui, le taux d'avancement des travaux oscille dans les 85%. Selon nos sources, l'entreprise réalisatrice fournit actuellement tous ses efforts pour achever le projet dans les délais, fixés encore pour mai prochain. Par ailleurs, les élèves dans cette localité, notamment les collégiens et les lycéens, se plaignent des problèmes de transport scolaire, car ils rencontrent d'énormes difficultés pour rejoindre leurs établissements. En la matière, l'APC dispose en tout de trois bus mais dont un est en panne depuis plusieurs mois. Un problème qu'accentue encore l'absence de lycée dans cette localité, d'où la contrainte pour des centaines de lycéens, devant rejoindre quotidiennement leurs classes aux Issers et à Thénia, de se rabattre sur le transport privé dont la disponibilité n'est pas toujours évidente. La commune a bénéficié d'un projet de lycée, il est vrai, mais les travaux tardent à être entamés. «Le choix de terrain a été effectué il y a quelques mois. Il reste maintenant à désigner un bureau d'études et de suivi et l'entreprise réalisatrice», nous apprend le président de l'APC.