Distingué par le prix d'honneur du troisième Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA), Ahmed Haroun a promis un retour de M'kidèche, un personnage qui aurait pu avoir 43 ans aujourd'hui, s'il avait été maintenu «en vie». Haroun, que les anciens lecteurs du quotidien public Ech-Chaâb connaissent bien, se dit encouragé, par la distinction qui lui été attribuée, pour reprendre ses crayons. Mais a-t-il un jour cessé ? A presque 69 ans, il continue à raconter des histoires. Par ci, une participation à la nouvelle revue de BD qui paraît quand elle peut, El Bendir, par là, une contribution au journal sportif El Heddaf. Une exposition, «Grands desseins dans des petits dessins », lui est consacrée au FIBDA. Des dessins, qui remontent à 1962, sont ainsi présentés au public. Un recueil des meilleurs dessins de Haroun sera bientôt publié. «Il y a quelque temps, la BD était enterrée en Algérie. Depuis 1986, il n'y pas eu d'exposition de BD dans le pays. Grâce au FIBDA, les dessinateurs se rencontrent, font connaissance, échangent leurs expériences et les jeunes se font connaître du public», nous a-t-il dit. Selon lui, la caricature de presse est de bon niveau en Algérie. Il a cité l'exemple de Ali Dilem qui est «mondialement connu». «Les dessinateurs algériens figurent parmi les meilleurs en Afrique. Difficile de parler de formation dans le domaine de la BD, car chaque dessinateur a son propre style et sa propre technique», a-t-il relevé. Haroun, qui fut parmi les fondateurs de El Manchar, premier journal satirique algérien, aujourd'hui à l'arrêt, ne fait plus de caricature politique. «J'ai dépassé l'âge», nous-t-il confié avec un grand sourire.