Le manque de personnel chargé de la sécurité dans cet établissement pénitentiaire fait que sur les sept postes de contrôle existants, un seul est en activité le jour. Après un ajournement d'une semaine à la demande du collectif de la défense, l'affaire de l'évasion de quatre détenus mineurs de la prison de Bouzaâroura sera jugée aujourd'hui au tribunal d'El Hadjar. Ils sont quatre mis en cause dans cette affaire en l'occurrence le chef de sécurité, son adjoint, le chef de détention et l'agent chargé de la sécurité du pavillon mineur de l'établissement pénitentiaire de Bouzaâroura (El Bouni) qui sont tous placés sous mandat de dépôt depuis le début de cette affaire. Ils sont accusés de négligence professionnelle ayant entraîné l'évasion de détenus. Selon l'article 190 du code pénal, ils risquent une peine allant jusqu'à deux ans de prion ferme. Au lendemain de cette spectaculaire évasion, le directeur de l'établissement pénitentiaire de Bouzaâroura avait, dans son rapport adressé à sa hiérarchie, imputé toute la responsabilité à l'agent chargé de la sécurité du pavillon mineur en soutenant qu' «un seul poste de contrôle, le N°5, sur les sept existants, est en activité le jour, cela est dû au manque de personnel chargé de la sécurité». Aussi, est-il écrit dans ce même document dont nous détenons une copie, «toutes les cours de cette prison ne sont pas clôturées encore moins armées par les fils barbelés». Selon d'autres sources proches du dossier, la confusion des missions des responsables en exercice dans les établissements pénitentiaires en est un autre problème susceptible de générer d'autres insuffisances sécuritaires. Constatant ces dernières, la direction générale de l'administration pénitentiaire algérienne avait adressé le 25 août 2010, c'est-à-dire une semaine après l'évasion et l'arrestation des 4 détenus mineurs de Annaba, une instruction aux procureurs généraux, directeurs des établissements pénitentiaires et chefs de service (officiers) de sécurité, les sommant d'envoyer mensuellement un rapport sur la sécurité. Dans ce dernier, ils doivent selon cette instruction, mentionner toutes les insuffisances et les problèmes ayant trait à la sécurité de leur établissement et les détenus qui y résident. Pour ce faire, «les officiers de sécurité et leurs adjoints ne doivent en aucun cas être chargés d'autres missions qui ne sont pas les leurs», précise l'écrit avant de prévenir les officiers de sécurité et leurs subordonnés qu' «ils sont totalement responsables de tous les dysfonctionnements sécuritaires qui ne sont pas mentionnés dans leurs rapports mensuels.» En janvier 2003, le PNUD avait initié un projet d'appui à la modernisation du secteur pénitentiaire en Algérie qui comprend 127 établissements, dont 80 de prévention, 35 de rééducation et 10 de réadaptation répartis sur l'ensemble du territoire national. Ces prisons accueillent plus de 54 000 détenus, encadrés par 22 700 fonctionnaires et agents. Treize nouveaux établissements, d'une capacité totale de 19 000 lits seront réceptionnés prochainement. Il existe un établissement spécialisé de redressement pour condamnés dangereux et relégués. Ce type d'établissement fait défaut en Algérie.