Le chef de détention, l'officier de sécurité, l'adjudant et les deux agents de garde qui font l'objet de mesures conservatoires après l'évasion de quatre mineurs détenus au niveau de la maison d'arrêt de Bouzaroura (El Bouni) le 19 août dernier ont été entendus hier après-midi par le juge d'instruction près le tribunal d'El Hadjar. Selon des sources proches de l'instance judiciaire, les cinq fonctionnaires, dont 3 ont été placés sous mandat de dépôt pour négligence grave depuis le 20 août, c'est-à-dire au lendemain de l'évasion, ont été longuement auditionnés par le magistrat instructeur. Toujours selon nos sources, le juge n'écartait pas jusqu'à hier l'hypothèse de la complicité interne ayant favorisé la fuite des jeunes truands, qui s'est déroulée un jeudi aux environs de 15h alors que tous les prisonniers vaquaient à la lessive hebdomadaire dans la cour principale de la maison d'arrêt. Leur disparition ne fut remarquée, semble-t-il, que lorsque les détenus avaient été appelés à regagner leurs cellules en fin d'après-midi. Des barrages avaient aussitôt été placés par les services de sécurité sur les axes principaux de la wilaya pour tenter de rattraper les fuyards, et les communes limitrophes de la prison, à savoir El Bouni, Boukhadra, Sarouel et Oued Zied passées au peigne fin. Après d'intenses recherches menées de jour comme de nuit, les forces combinées de sécurité alertées réussirent à arrêter trois d'entre ces derniers le dimanche qui suivit, alors que le quatrième, qui purgeait une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat d'une jeune collégienne d'El Kala, est demeuré introuvable à ce jour. Indiquons que suite à l'enquête administrative ouverte par le parquet afin de déterminer les conditions exactes de cette évasion, l'officier de sécurité et le chef de détention de l'établissement pénitentiaire ont été placés sous contrôle judiciaire alors que les gardiens étaient écroués au niveau du centre pénitentiaire d'El Allelick.