Le collège Saker Hocine vit depuis plus d'une dizaine de jours dans la tourmente. La reprise aujourd'hui des cours ne se fera pas sans heurts. D'un havre du savoir, le CEM s'est transformé en haut lieu de rumeurs et une arène où parents et responsables de l'éducation s'échangent des « amabilités » et autres menaces devant le regard ahuri des élèves qui restent les premières et seules victimes. Que se passe-t-il donc dans cet établissement ? Il y a trois semaines, une enquête policière a été diligentée à la demande du parquet pour tenter d'apporter une réponse quant aux informations qui ne cessent de circuler à propos de cet établissement. On rapporte à cet effet que plusieurs élèves auraient été « récupérés » frauduleusement en procédant à d'innombrables falsifications des dossiers scolaires. On avance plusieurs cas et on cite plusieurs noms de personnes dont les enfants auraient bénéficié de ces largesses. Les policiers, apparemment bien informés, ont investi dernièrement l'administration de l'établissement et emporté plusieurs dossiers. Cette situation a créé un grand malaise au sein de l'école. Des « bagarres » ont éclaté et le surveillant général aurait même été agressé et menacé. Du moins, c'est ce que rapporte un communiqué du bureau local du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui porte de très graves accusations et fait part de l'agression commise par « certains parents, dont les enfants ont été admis grâce à la fraude ». Le communiqué dévoile par ailleurs que suite à l'enquête policière, la directrice de l'établissement aurait « détérioré la porte du bureau du surveillant général et brûlé les copies d'examens pour dissimuler les traces du crime ». Lors d'une entrevue, le directeur de l'éducation de la wilaya de Skikda a tenu d'abord à confirmer l'ouverture d'une enquête policière. « Le travail de la police scientifique aura certainement à faire toute la lumière sur cette affaire, bien que nous ne disposons pas à notre niveau de preuves tangibles quant à l'existence d'une falsification des notes des élèves. » Il fera part également de l'ouverture d'une enquête administrative, en affirmant qu'une « commission ministérielle sera à pied d'œuvre à partir d'aujourd'hui et c'est seulement à la lumière des conclusions des deux enquêtes que nous aurons à agir en conséquence ». En attendant l'aboutissement de cette affaire, les parents d'élèves jugent que le climat scolaire dans lequel vit leur progéniture est devenu très malsain et risque à leurs dires de perturber leur scolarité. On aura certainement à revenir dans les prochains jours aux dessous de cette affaire qui ne dit pas, pour le moment, son nom.