Les clauses de la convention CNAS-médecin traitant soumises aux praticiens généralistes et spécialistes du secteur privé dans le cadre de l'élargissement de ce dispositif à la wilaya de Jijel, n'ont pas été du goût de ces derniers. Invités à une journée d'étude et d'information sur ce système, le mercredi dernier, les médecins conviés à cette rencontre ont unanimement manifesté leur mécontentement à l'égard de ce qui leur a été proposé par les services de la CNAS. La déception se lisait d'ailleurs sur tous les visages à la sortie de la salle où cette rencontre a été organisée pour expliquer les modalités d'application de ce dispositif. Certains médecins, intervenant pour s'interroger sur ces clauses, ont déclaré, non sans être appuyés par leurs confrères présents dans la salle, ne pas vouloir adhérer à la démarche de la CNAS, qui, selon eux, ne les a pas associés à la mise en place de ce dispositif. Le souci des médecins se rapporte, comme on peut le deviner, aux honoraires; 400 DA pour le spécialiste et 250 DA pour le généraliste sont jugés dérisoires. Une intervenante est allée plus loin dans son rejet de ces honoraires en déclarant que «ces tarifs sont une insulte à la profession», accusant les initiateurs de cette démarche de ne pas tenir compte de la valeur du dinar et de vouloir mettre les praticiens du secteur privé en difficulté. Les conditions selon lesquelles «ces montants sont majorés de 20 ou 50% dans les situations de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement ou fabriqués localement», sont décriées comme étant une atteinte à la liberté de prescription par de nombreux intervenants. «Pour 50 DA de plus on nous demande de prescrire des génériques et/ou des produits alignés sur le tarif de référence pour des médicaments dont on ne sait même pas s'ils sont efficaces», peste une intervenante. Le fisc est l'autre motif d'inquiétude des médecins qui ont publiquement affiché leur crainte d'être rattrapés par les services des impôts, ce à quoi, le Dr Haddam, un représentant de la sécurité sociale, a clairement répondu en déclarant que «la CNAS est tenue de tout communiquer». Le même responsable a indiqué que les pouvoirs publics ont souhaité avoir pour interlocuteur un syndicat représentant les praticiens du secteur privé pour discuter des honoraires et de ce dispositif. Et d'ajouter: «Faute d'interlocuteur, le ministère s'est rabattu sur le conseil de l'ordre qui a été associé à cette démarche». À son tour, et voulant tempérer l'ardeur des praticiens conviés à cette rencontre, le docteur Houam, directeur des prestations au sein du département ministériel de Tayab Louh, a mis en avant la politique nationale du médicament et le souci des pouvoirs publics de défendre l'équilibre financier de la CNAS. Sans illusion, des praticiens, ont, cependant, admis, en aparté, que «les médecins, désunis, vont signer cette convention en rangs dispersés !».