Nous évoquions dans notre édition du 9 août 2009 avec Hadidi Bouabdellah, actuel vice-président à la chambre de commerce et d'industrie CCI-Sersou, par ailleurs membre de l'association Guilde des métiers de la chaux de France basée à Besançon. Chemin faisant, les pouvoirs publics, dont le ministère de l'Habitat, ont continué à s'intéresser au ciment. Hadidi avait donc raison. «Notre vœu c'est de faire participer les professionnels ainsi que les formateurs d'établissements (CFPA) aux techniques d'emploi de la chaux», fait-il remarquer en préambule à notre rencontre. Avec un groupe d'opérateurs locaux et LTPO (laboratoire des travaux publics), des formateurs français viendront pour l'initiation. «L'entrain est donc de mise depuis que les autorités locales nous aident dans cette voie et, pour l'expérimentation de ce substitut au ciment, un projet a été réalisé dans la commune de Rosfa», indique-t-il. Dans ce village, une salle de lecture se réalise avec cette nouvelle matière sans compter les avantages écologiques, l'isolation thermique et l'absorption de l'humidité qu'on tire. MM.Relange Roger et Jean Luc Huger, experts, viendront au cours de la deuxième quinzaine du mois de novembre pour parfaire le dispositif en marge d'une journée d'études placée sous l'égide de la chambre du commerce et d'industrie «Sersou». Une convention cadre a été établie entre la chambre, deux entrepreneurs du BTPH (Hadidi) et Travaux publics (Ets Feghouli) et LTPO en collaboration avec l'institut du génie civil relevant de l'université Abderahmane Ibn Khaldoun de Tiaret. Les travaux de recherche seront encadrés par quatre chercheurs pour la mise en application de la chaux dans le bâtiment. Il reste à soumettre le projet à l'approbation du ministère.Utilisée depuis fort longtemps pour fabriquer du mortier et des enduits, la chaux a, depuis quelques décennies, cédé la place au ciment. Ses nombreuses qualités (perméabilité, souplesse, propriétés antibactériennes) en font un matériau idéal pour la construction écologique et la rénovation de bâtiments anciens. Le terme de chaux regroupe des produits aux propriétés bien différentes, utilisés dans des domaines variés qui vont de l'agriculture à l'industrie en passant par le bâtiment et les travaux publics. Tous ont un point commun, celui d'être obtenus en chauffant du calcaire à très haute température (à partir de 900°C. environ). Celui-ci va alors se décomposer en chaux vive et en gaz carbonique, perdant au passage 45% de son poids (résultat de l'évaporation du gaz carbonique). Ce procédé est appelé «calcination». La Guilde des Métiers de la Chaux tend à la maîtrise de la technologie et l'usage de la chaux dans l'entretien, la restauration du patrimoine bâti, ainsi que dans la construction neuve et la décoration. La Guilde, organisme de formation agréé par l'Etat depuis 1996, dispense des formations destinées aux professionnels du bâtiment. Elles sont conçues et définies pour représenter du mieux possible le savoir-faire et les techniques du matériau de la chaux aérienne.