Le syndicat UGTA de l'unité « Maintenance » d'Air Algérie s'élève contre ce qu'il qualifie d' « attaques récurrentes » contre la compagnie nationale. « Ces attaques, sinon des manœuvres sont d'autant plus inopportunes et injustes qu'elles proviennent des instances officielles de notre pays », soutient le syndicat dans une correspondance adressée au syndicat d'entreprise, dont une copie a été transmise, hier, à notre rédaction. Le secrétaire général d'entreprise est, à ce titre, interpellé afin de « saisir les autorités compétentes ». Connus pour leur engagement implacable dans la préservation du pavillon national dans le giron étatique, les « maintenanciers » d'Air Algérie n'hésitent pas à enfoncer, encore, le clou en accusant « un ministre de la République ». Sans le citer nommément, le syndicat s'adresse de toute évidence à Chakib Khelil, qui, disent-ils, « menace d'ôter le marché parapétrolier (détenu actuellement par Air Algérie) au profit d'une compagnie étrangère ». « Ce responsable ignore-t-il que Air Algérie sera bientôt séculaire et qu'elle a convenablement honoré ses engagements avec les pétroliers depuis 1962 ? », s'interroge le syndicat. Les travailleurs de Sonatrach, exerçant dans les champs pétroliers du Sud, sont transportés par Air Algérie sous la formule charter. La question de la compétence est par ailleurs largement étalée dans le courrier. Dans ce chapitre, les syndicalistes techniciens tiennent à rappeler « le savoir-faire et la dextérité des maintenanciers algériens, reconnus par les différents constructeurs et grandes compagnies à travers le monde ». « Réaliser les grandes visites de type 5 avec des vols d'essais concluants n'est pas chose aisée. S'adapter à la nouvelle technologie par la prise en charge effective du renouvellement de la flotte n'est pas à la portée de n'importe quelle compagnie », poursuit le syndicat, en évoquant la base de maintenance dont l'investissement est évalué à 123 millions de dollars. Rappelant qu'il n'est pas « directement destinataire » des doléances émises par le syndicat des maintenanciers, M. Benouis nous a toutefois fait part de « l'important plan de charge » de la compagnie. « Notre flotte, constituée de 30 appareils, est quasiment neuve, mis à part 3 Boeing 767 datés de 1991 », nous a-t-il déclaré. Et d'annoncer de « beaux jours » au pavillon national, « notamment l'habilitation prochaine du centre de maintenance à prendre en charge des aéronefs étrangers ». « Dans ce contexte, nous sommes accompagnés par une firme européenne spécialisée dans le secteur, en l'occurrence Sogerma. Notre centre aura ainsi toute latitude de travailler selon les normes de l'Organisation de l'aviation civile internationale, à l'instar de ce qui a été déjà accordé à notre flotte », a-t-il indiqué.