Ces dernières années, l'on a remarqué que le parc des deux-roues prend de l'extension, bien qu'il reste négligeable par rapport au parc auto. Si le conducteur de la bagnole et le passager assis à ses côtés ont le réflexe de porter la ceinture de sécurité dès qu'ils sont à bord, ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit du port de casque obligatoire pour les usagers de motocycles. Pour l'année 2009, il a été enregistré plus de 4000 accidents de moto, surtout les jeunes qui ne jugent pas utile de porter le casque sur leurs bécanes. Pourtant, les textes sont on ne peut plus clairs, à travers le décret exécutif n°61 472 04-381 du 28 novembre 2004 fixant les règles de la circulation routière : «Tout conducteur de motocyclette, cyclomoteur, tricycle (…) à moteur est tenu de porter un casque répondant aux conditions fixées par arrêté du ministre des Transports. (…) L'absence du port du casque entraîne l'immobilisation temporaire du véhicule.» Mais comme disait le cardinal de Richelieu : «Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre.» Les jeunes motocyclistes, notamment, continuent à braver le danger, et donnent l'impression de se foutre royalement de ce dispositif de sécurité. Avant-hier, deux adolescents dévalaient à toute vitesse sur leur moto sur l'axe du tronçon autoroutier Ben Aknoun-Zéralda. Ils faisaient les pitres sur un deux-roues chancelant sans être munis de casque, bien sûr. Leur numéro de «spectacle» qu'ils arboraient fièrement donnait des frissons dans le dos des automobilistes, tant le risque de causer un drame était grand. Ces attitudes de défi, que déclinent les «engins de la mort» dans une voie publique, deviennent inquiétantes, et les auteurs de ces «bravades» déplacées ne semblent pas, outre mesure, inquiéter les responsables chargés du code et de la sécurité routières. Et passe des nombreux enfants qui voyagent comme passagers sur les motocycles de leurs parents, sans casque de protection. L'on s'interroge, tout compte fait, sur les motifs qui président à la non application des textes en vigueur, de nature à dissuader les récalcitrants. Encore faut-il que la police de circulation routière et les barrages routiers en faction intègrent cette nouvelle responsabilité.