« La wilaya d'Alger va livrer 1000 logements d'ici à la fin décembre 2004 », a indiqué dans notre édition du 9 décembre 2004 le directeur du logement de la wilaya d'Alger. « Ces logements sont situés dans diverses communes de la wilaya d'Alger. Les attributions relèvent des prérogatives des commissions installées au niveau des wilayas déléguées », a-t-il déclaré. 21 APC sur les 46 autres municipalités en possession de 4285 logements ont procédé aux délibérations d'usage, a avoué le premier responsable du logement au niveau de la capitale. Le reste des élus locaux, a-t-il en outre indiqué, n'ont pas jugé utile d'en débattre comme le stipule le code communal. Cette situation a engendré, selon lui, une situation inextricable avec pas moins de 2000 logements fermés, en instance de distribution, et des pertes financières de plusieurs milliards de centimes aux OPGI. Une année après l'adoption du décret exécutif 04/344 du 24 octobre 2004 modifiant le décret 98/24 du 1er février 1998, portant sur les nouvelles conditions et modalités d'accès aux logements publics à caractère social par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, accordant les pleins pouvoirs d'attribution des logements sociaux aux walis délégués, les attributions des logements à caractère social ou social locatif à travers les communes de la capitale n'ont pas été entamées. Même si l'initiative du chef du gouvernement était louable à plus d'un titre, puisqu'elle a permis de mettre un terme définitif à un fonds de commerce des plus juteux, et un moyen de pression et de gagner des voix électorales pour des élus locaux « véreux et sans scrupules », les centaines d'émeutes, parfois violentes, qui ont été déclenchées dans plusieurs quartiers de la capitale est une preuve irréfutable des abus commis par ces élus locaux. Des logements ont été accordés à des proches, d'autres à des célibataires, alors que d'autres encore ont été attribués à des personnes étrangères aux communes bénéficiaires. Y aura-t-il plus une justice et une légalité dans l'attribution de logements avec l'avènement des walis délégués ? Il n'en demeure que depuis la promulgation du décret Ouyahia, les commissions d'attribution de logements sociaux siégeant au niveau des circonscriptions administratives n'ont pas entamé, pour leur majorité, leurs enquêtes. C'est le cas de la commission d'attribution de logements sociaux de la circonscription administrative de Sidi M'hamed. Les membres de la commission d'enquête qui devaient prêter serment au niveau du tribunal, durant le Ramadhan, n'ont pas été convoqués. Selon une source sûre, plus de 9000 dossiers d'attribution de logements sociaux ont été traités par l'APC de Sidi M'hamed. Ces dossiers ont été, par la suite, transférés, nous dit-on, à l'annexe de la daïra qui a trié plus de 2000 dossiers. Par ailleurs, plus de 150 dossiers concernent des familles habitant des logements détériorés et menaçant ruine. Quant au nombre de familles en instance d'expulsion au niveau de la commune de Sidi M'hamed, il se situe autour de 52 familles. Le calvaire des expulsés Des dizaines de familles de Bab El Oued, Sidi M'hamed, Alger-Centre et d'ailleurs vivent dans l'angoisse d'une expulsion imminente. La menace plane telle l'épée de Damoclès sur le destin de ces familles qui risquent de se retrouver du jour au lendemain à la rue. Le bref sursis qui leur a été accordé expire à la fin du mois. C'est le cas de S. B., chauffeur dans une société, qui se trouve confronté à cette situation après que le propriétaire du logement ait décidé de récupérer son bien. Son seul espoir réside dans cette demande déposée au niveau de la commission d'attribution de logements sociaux de la daïra de Sidi M'hamed, mais qui attend toujours d'être concrétisée sur le terrain de la réalité. Le directeur du logement en particulier, les chefs de daïra, les présidents des commissions d'attribution de logements sociaux en général, devraient ménager plus d'efforts afin de mettre du baume au cœur des familles en attente d'un toit et, du coup, mettre un terme à cette situation de statu quo qui n'a que trop duré.