L'urgence, c'est l'arrêt de cette déferlante de violence qui frappe les plus modestes de nos concitoyens », estime le premier secrétaire du PS, François Hollande, dans les colonnes du Journal du dimanche, réitérant son appel à un débat parlementaire afin d'« exiger un changement de politique ». « Par ses provocations verbales, Nicolas Sarkozy porte une large part de responsabilité dans l'escalade de ces derniers jours », a-t-il ajouté. « C'est l'ensemble de la politique du gouvernement et du président de la République qui est en cause. » « La grande cause nationale, c'est la cohésion territoriale, l'égalité des chances et la fin des ségrégations urbaines », ajoute-t-il. Si le ministre de l'Intérieur porte une « responsabilité particulière » dans la dégradation de la situation, le PS refuse de « réduire l'ampleur de la crise à la simple responsabilité de Nicolas Sarkozy » et ne demande pas sa démission. « Si on dit que tout est la faute à Sarkozy, on laissera croire que s'il s'en va tout ira mieux, or la crise est bien plus profonde que ça », a souligné le porte-parole du PS, Julien Dray. Pour sa part, le PCF estime que la politique de Nicolas Sarkozy « est plus qu'un échec complet ». Les violences urbaines qui ont éclaté depuis une semaine en banlieue parisienne trouvent leur « détonateur dans la politique irresponsable de provocation du ministre de l'Intérieur, inspirée par des raisons politiciennes et d'ambition personnelle », estime le PCF. De son côté, le député vert Noël Mamère considère qu'« au stade de crise où on en est aujourd'hui » dans la banlieue parisienne, la démission du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy « devient une hypothèse sérieuse ». « La provocation, ça ne constitue pas une politique », a dit M. Mamère, estimant qu'« une partie des Français sert de terrain de jeu », de « variable électorale », dans la « surenchère désastreuse » entre les deux principaux personnages du gouvernement. Il prône, notamment, le rétablissement des subventions aux associations de prévention, une revalorisation du statut de travailleur social et d'éducateur de rue, une autre formation des policiers, avec « le retour de la police de proximité » et demande d'« en finir avec une politique de discrimination ».