L'Egypte sera «certainement» présente au prochain Salon international du livre d'Alger en 2011, selon Khalida Toumi. L'Egypte et l'Algérie «appartiennent aux espaces arabe et africain. Ils n'ont pas l'intention de déménager», a déclaré hier Khalida Toumi, ministre de la Culture, lors d'une conférence de presse au Salon international du livre d'Alger (SILA). La ministre répondait à une question sur l'absence de l'Egypte à l'actuelle édition du SILA qui se tient sur l'esplanade du complexe olympique Mohamed Boudiaf, à Alger. «Il y a toujours eu des relations culturelles entre l'Algérie et l'Egypte depuis l'époque du roi Chachnak. Et il y aura encore des relations. Il serait faux que ces relations s'arrêtent», a-t-elle ajouté, rappelant sa participation, la semaine écoulée à Doha, à la Conférence arabe des ministres de la Culture. «Nous avons tracé la stratégie commune de la culture arabe. L'Algérie et l'Egypte participent à cette stratégie. Nous avons décidé aussi d'organiser, pour la première fois, un sommet des chefs d'Etat arabes sur la culture», a-t-elle annoncé. L'Egypte sera-t-elle présente au Sila 2011 ? «Certainement», nous a répondu Khalida Toumi en marge de la conférence de presse. La ministre s'est dite «satisfaite» de l'organisation du Sila 2010, comme elle a qualifié de «positif» le bilan de l'édition de 2009. «Je parle de ces deux éditions parce qu'elles sont mises sous l'égide du ministère de la Culture. Auparavant, le salon du livre n'était pas organisé par ce ministère», a-t-elle précisé. Elle a évoqué «les améliorations» introduites cette année au Sila comme l'élargissement des allées pour rendre plus aisée la circulation des visiteurs et le règlement du problème de l'humidité sous le chapiteau qui abrite le Salon. La ministre a également parlé de l'augmentation du nombre de participants, passé de 24 à 32 pays. «Le nombre d'exposants algériens est passé de 121 en 2009 à 140 cette année», a-t-elle indiqué. Selon elle, le nombre d'exposants étrangers est passé de 134 en 2009 à 320 cette année, dont 210 représentant le monde arabe et 11O l'Europe et les Amériques. Elle a souligné la présence de la Turquie et de l'Inde et a précisé que l'espace d'exposition a augmenté de 30% par rapport à 2009. Revenant sur la politique nationale du livre lancée par le ministère de la Culture en 2005, Mme Toumi a annoncé que 234 bibliothèques de lecture publique (PLB) sont en cours de réalisation actuellement. «En 2014, l'Algérie disposera de 48 bibliothèques principales de wilayas et de 400 bibliothèques de lecture publique locale relevant du ministère de la Culture», a-t-elle souligné. Elle a indiqué que ces bibliothèques disposent d'un statut, inspiré des normes de l'Unesco, ce qui n'est pas le cas de celles qui relèvent du ministère de l'Intérieur à travers les collectivités locales. Ce statut a fait l'objet de trois décrets exécutifs et de deux arrêtés interministériels. «Notre but est d'imposer un standard de rigueur à ces bibilothèques. Les communes qui veulent adopter le label de l'UNESCO doivent construire des bibliothèques qui correspondent à des normes. Il ne s'agit pas donc de récupérer ces structures», a-t-elle précisé. D'après elle, 24 wilayas disposent déjà de bibliobus, 22 autres vont en avoir d'ici fin décembre prochain. Evoquant le soutien à l'édition et à la création littéraire, la ministre a rappelé qu'à partir de 2011, le Fonds national de développement et de promotion des arts et des lettres (FDAL) sera alimenté par une taxe qui représente 0,5% du chiffre d'affaires sur la téléphonie mobile. Le papier destiné «exclusivement» à la production du livre sera exempté de la TVA. Idem pour la création, la production et l'édition d'œuvres et de travaux sur support numérique. D'après la ministre, ces mesures ont été publiées dans la loi de finances complémentaire 2010 et entreront en vigueur dès la signature des textes d'application. Selon elle, 150 maisons d'édition ont été soutenues par l'Etat en 2009. Pour 2010-2011, le programme en cours concerne environ 1400 titres. Khalida Toumi a relevé que la liberté éditoriale est préservée. «Cette liberté est garantie par la Constitution. Le soutien se fait à travers le principe de l'Etat-client. L'Etat achète les livres pour les mettre dans les espaces de lecture publique. Et le client est roi. L'Etat achète ce qui va dans l'intérêt de la lecture publique. Il y aura un cahier des charges. Nous n'achèterons que les livres faits et nous n'achèterons plus sans catalogue. Les maisons d'édition devront faire un catalogue», a-t-elle annoncé, indiquant que le cahier de charges labellisé par l'Unesco etsera élaboré en concertation avec les professionnels. Ces maisons d'édition doivent, selon elle, faire la promotion de leurs auteurs. «En Algérie, on doit montrer qu'on est capable de qualité sur le plan éditorial et des services. Nous savons qu'il y a des maisons d'édition qui ne publient que les livres achetés par le ministère de la Culture, ça ne se passera plus comme cela», a-t-elle dit.