À Saïda, tout le monde connaît ou du moins a entendu parler du CFPA filles baptisé Grina Badra, une jeune moudjahida. Mais qui est-elle au juste et quel est son parcours de combattante ? Née un 26 juin 1940 dans le quartier populaire de village Boudia (Saïda), Badra vivait avec sa sœur et ses deux frères; quand elle perdit son père, elle n'avait que 9 ans. Sa mère, pour élever ses enfants, a trimé comme couturière et la jeune enfant a pris conscience de cet état de fait. Elle fréquenta l'école française jusqu'en classe de cours complémentaire. Et, de 1955 à 1957, mue par une grande maturité politique, elle activa comme militante pour la libération du pays du joug colonial. Elle n'avait que 17 ans. Badra s'est donnée corps et âme à son pays qu'elle chérissait, un amour profond au sens viscéral du terme. Elle prit sa décision et monta au maquis alors qu'elle était encore adolescente. Là, elle apprit le maniement des armes et soigna les blessures des moudjahiddine. Elle fut capturée lors d'une embuscade avec le chahid Moussa Abbès en 1959. Badra, l'héroïne, fut internée et torturée dans la prison de Transit Mostaganem. Relâchée au début de l'année 1961, elle reprit ses activités avec le FLN, procédant à la collecte de médicaments. Surveillée puis dénoncée, elle a été sauvagement torturée par les commandos Georges et, là, la santé de cette combattante s'est complètement détériorée. Au cessez-le-feu, elle fut relâchée. Elle n'avait que 23 ans et mourut quelques mois après l'Indépendance, rejoignant son frère Mohamed mort en 1958 alors qu'il n'avait que 20 ans.