Sur les 120 postulants au master, 12 seulement ont été admis, soit un taux de 10. Les risques de voir le problème s'amplifier sont réels, d'autant que les étudiants semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur action. Ayant obtenu leur licence dans le cadre du LMD, les étudiants du département d'éducation physique et sportive (faculté des sciences sociales), ont organisé, tôt la matinée d'hier, un sit-in imposant au niveau de la tour administrative de l'université Mentouri. Cette action qui a rassemblé des dizaines d'étudiants, avait pour but de dénoncer le taux «infinitésimal» de passage au master, lequel taux, à contre-courant des promesses faites et des discours politiques des officiels sur la disponibilité des places pédagogiques et des moyens infrastructurels, est tombé tel un couperet, balayant ainsi tous les espoirs des étudiants inscrits dans cette filière. Le cortège des protestataires s'est ébranlé du département d'EPS à l'institut Zerzara pour se diriger droit vers la tour administrative. Les contestataires scandaient à gorge chaude: «Université hagara». Dans le communiqué qu'ils nous ont remis, ces derniers soulignent que sur les 120 postulants au master, une douzaine a été admise, soit un taux de 10% seulement. Ce taux est justement récusé à cause, non seulement, du fait qu'il s'inscrit en faux face au discours du ministre de l'Enseignement supérieur et à la volonté des pouvoirs publics, mais, il est aussi en contradiction avec les ceux appliqués dans les autres universités du pays qui varient entre 50 et 70%. Rencontré dans son bureau, le chef de département, A. Bahri, nous dira sur un ton désinvolte ne pas tenir compte de ces agitations qui sont pour lui «le fait de perturbateurs». Il ajoutera ceci: «Les critères de sélection sont nombreux, rigoureux et de compétence. Il s'agit d'une formation en graduation qui cible l'excellence puisque le département constitue le seul pôle d'excellence du pays.» Quant aux incohérences relevées dans l'interprétation et l'application du système du LMD, tout en reconnaissant les bouleversements qu'elles ont suscitées, notre interlocuteur les impute au système de l'enseignement universitaire, à ses yeux «complaisant avec la médiocrité et les lacunes dans le niveau des étudiants », qu'il juge «fainéants». Mais alors, pourquoi le refus d'admission infligé à ces étudiants était-il justifié par un manque d'encadrement et l'absence d'infrastructures suffisante pour les contenir ? «Mensonge non dénué de petits calculs», disent les frondeurs qui rétorquent sèchement: «Des salles se trouvant à Zerzara sont vides, l'année durant, et l'institut d'EPS, l'un des plus important du continent, situé à la nouvelle ville, flambant neuf, reste fermé car les responsables du département se refusent à l'exploiter.» En espérant qu'un dénouement rapide soit trouvé à cette situation, les risques de voir le problème s'amplifier sont réels, d'autant que le mouvement des étudiants reste permanent jusqu'à satisfaction de leur seule et unique revendication à savoir, l'obtention du taux de 100% d'admission au master.