Les agressions sexuelles les plus graves, à savoir le viol, l'inceste et le proxénétisme, touchent 6% de l'ensemble des victimes, soit 35 cas au total. Parfois, les faits n'ont eu lieu qu'une seule fois, notamment les viols par un inconnu et également dans un cas d'inceste, mais souvent ils sont répétés. Dans des cas de viol, l'agresseur exerce un chantage sur la victime pour l'obliger à céder à nouveau. Les victimes de viol sont célibataires dans 14 cas, divorcées (5), mariée (un cas). Le violeur est le fiancé ou le petit ami dans six cas, l'ex-mari trois cas, un ami de la famille deux cas, un voisin deux cas, une personne apparentée, un collègue (supérieur hiérarchique), un infirmier lors d'une hospitalisation, un commerçant du quartier, un policier dans l'enceinte du commissariat, un cas. Dans notre échantillon de victimes, le viol par un ou plusieurs inconnus n'est cité que par deux victimes. Il est possible que dans ce dernier cas la victime s'adresse aux autorités plutôt qu'à un centre d'écoute. Les incestes qui sont dénoncés ont souvent eu lieu bien avant que la victime ne s'adresse au centre d'écoute. Certains remontent à l'adolescence de la victime, mais le poids de la douleur et de la honte de cette agression reste présent. Les victimes d'inceste sont célibataires au moment des faits, mais une des victimes en parle après son mariage suivi de divorce quand le mari eut été informé de l'inceste. Beaucoup de cas d'inceste sont tus par les victimes. La mère, quand elle est au courant, tente dans certains cas de protéger sa fille contre le père incestueux, mais pas toujours. Dans le cas de proxénétisme, l'enquête a montré que c'est le mari lui-même qui force son épouse à se prostituer.