Le grand gagnant de la première édition du marathon de Batna n'est autre que le tombeau de Medracen qui donne son nom à l'événement. Le rendez-vous, qui a choisi la date symbolique du 1er novembre, a signé hier son acte de naissance avec une participation record défiant tous les pronostics. En effet, 620 athlètes se sont alignés sur la ligne de départ, au niveau du stade olympique de la ville de Batna, avant de franchir la ligne d'arrivée placée près du monument historique, situé sur le territoire de la commune de Boumia (nord-est de Batna), passant par Fesdis et Djerma, sur une distance de 40 km. Le ciel menaçant n'a pas empêché le bon déroulement du marathon ni la moitié des participants de terminer la course, laquelle a été emportée par Smara Lahouari du club algérois CNMA, suivi par Chouret Omar (Ouled Fayet) et Doudar Hamid (Tizi ouzou). Le marathon a été marqué aussi par la participation de plusieurs vétérans venus de plusieurs wilayas et qui ont terminé la course. Malgré la participation d'un coureur espagnol, les organisateurs de l'événement ont décidé que cette première édition soit limitée à la participation nationale, mais prévoient d'ores et déjà de faire du marathon un rendez-vous international dès l'année prochaine. Ce marathon, qui vient ranimer l'intérêt pour l'athlétisme dans la région, vise encore plus haut en s'attribuant un objectif culturel noble. L'idée est née chez une poignée de citoyens de Batna qui ont voulu «faire d'une pierre deux coups en organisant un événement sportif d'envergure dans les Aurès et par extension, diriger les projecteurs sur le site historique du Medracen et vendre son image», explique Azeddine Guerfi, au nom de l'alliance des amis de Medracen. Les membres de cette association ont eu tout le soutien de la DJS de Batna, notamment les membres de la ligue d'athlétisme. Ce mausolée numide, datant du IIIe siècle av. J. C. est un dôme imposant, situé sur un long circuit touristique composé d'une série de vestiges numides et romains, d'une grande valeur historique, architecturale et touristique. Fierté des Batnéens, le site, et en dépit de quelques tentatives avortées de restauration, tombe sous les coups de la dégradation due au temps et à la main de l'homme et se trouve sérieusement menacé.