Il s'agit d'une étude universitaire d'architecture, qui révèle que l'implantation des édifices scolaires se fait parfois sur des sites présentant des dangers ou générant des nuisances. En dépit d'un arsenal juridique en matière d'aménagement urbain, d'architecture et de protection de l'environnement, le souci de la qualité environnementale dans nos établissements éducatifs n'est que rarement pris en compte. C'est l'une des conclusions de l'étude originale de post-graduation qui a été menée par l'architecte Hocine Tebouche pour l'obtention d'un magister au niveau du département d'architecture de l'université Mohamed-Seddik Benyahia de Jijel. L'auteur qui a soutenu avec brio sa thèse mardi dernier, s'est attelé à décortiquer l'impact de la qualité environnementale des établissements scolaires sur la performance du système éducatif. Pour les besoins de cette enquête, les sept lycées de la ville de Jijel ont été retenus comme cas d'étude. Ainsi à Jijel, l'enseignement du cycle secondaire est caractérisé par des sureffectifs dans les salles de cours qui se traduisent par une contre-performance scolaire. Pour ce qui est de la qualité environnementale des espaces et des équipements, l'auteur est arrivé à conclure qu'élèves et enseignants travaillent dans des conditions particulièrement difficiles. Les raisons de cette dégradation des conditions de travail s'expliquent par l'absence de maintenance et d'entretien. Plus encore, des établissements nouvellement construits se trouvent déjà dans un état de vétusté et de détérioration avancé. Certes les pouvoirs publics avaient le souci de réduire le déficit en matière d'infrastructures éducatives, mais le recours à tous les systèmes constructifs de préfabrication, et à l'utilisation abusive de nouveaux matériaux issus de technologies d'industrialisation du bâtiment, arrivant même à généraliser certains prototypes d'équipements scolaires à travers plusieurs régions du pays, montre que l'aspect quantitatif a toujours été privilégié. L'analyse des aspects phonique, thermique et de sécurité, a montré que l'implantation des établissements éducatifs se fait parfois sur des sites présentant des dangers ou générant des nuisances sonores importantes du fait notamment de la proximité d'axes routiers à circulation dense. Les dégradations des fenêtres, dont les vitres cassées ne sont parfois que «bouchées» par un quelconque matériau, participent à une consommation irrationnellement excessive d'énergie. A l'absence de maturité d'études à même d'assurer un maximum d'éclairage naturel ou encore opter pour le double vitrage afin d'abaisser les déperditions thermiques, s'ajoute l'état des équipements mobiliers et des moyens didactiques inadéquats qui accentuent la pénibilité de l'acte d'enseigner ou de suivre un cours. L'auteur de l'étude plaide pour la mise en place d'une stratégie nationale visant à développer une démarche environnementale dans le domaine du bâtiment et particulièrement pour les équipements éducatifs. Sur le choix de ce thème, H. Tebbouche nous dira qu'il lui a été dicté par le fait d'avoir été pendant 23 ans dans l'enseignement technique au niveau du cycle secondaire.