De nouvelles perspectives s'ouvrent pour le secteur de la culture qui a été longtemps laissé à la traîne du développement local, en particulier sur le plan infrastructurel. Pour bien situer le vide chronique qui existait dans ce domaine, notamment au chef-lieu de wilaya, il faut savoir que jusqu'à une date récente, il n'existait que le centre Larbi Tebessi et la salle de cinéma El Djamel, devenue patrimoine du comité des fêtes de l'APC de Chlef. La nouvelle maison de la Culture construite durant les années 1970 avait été, pour sa part, complètement détruite par le séisme d'octobre 1980. Malgré les potentialités existantes dans les différents genres musicaux et arts traditionnels, le désert culturel a continué jusqu'à ces dernières années où grâce à un programme de réalisation lancé par les autorités en place, le secteur allait enfin bénéficier de nouvelles infrastructures et non des moindres. Il s'agit du musée régional qui a été inauguré le 1er septembre dernier par le président de la République. Avec ses salles de conférences et de spectacle, son espace internet et sa bibliothèque, il vient combler le déficit constaté en la matière et offrir par là même, les conditions nécessaires à l'animation et à la pratique des activités culturelles et artistiques. Il dispose en outre d'une salle d'exposition et d'une galerie d'art qui lui permettent de mettre en valeur le riche patrimoine historique de la région. Le projet, qui a nécessité 12,6 milliards de centimes, est doté également d'une placette à l'air libre qui a déjà abrité, durant l'été, une série de galas artistiques, organisés par le comité des fêtes de l'APC. L'autre réalisation, qui a vu le jour pour la première fois dans la wilaya, est de toute évidence l'institut de musique, érigé à côté de l'inspection divisionnaire des douanes, au cœur de la ville. Il a été totalement achevé et sera opérationnel vers la fin du mois, a annoncé le directeur de la culture, Abdelhamid Boumediène. L'ouvrage a été officiellement réceptionné et l'on procède actuellement à l'acquisition des équipements nécessaires à son fonctionnement, selon le même responsable qui précise que cet institut dispensera, outre le solfège, un enseignement de qualité en matière de musique universelle et traditionnelle (chaâbi, hawzi et malouf). L'objectif consiste à assurer une formation musicale sur des bases saines et solides au profit des jeunes et du monde artistique. Il englobe également un atelier pour le théâtre des marionnettes introduit dans le but de développer cette activité qui représente une spécialité des Chélifiens. La lecture n'a pas été oubliée, puisqu'elle a bénéficié, à son tour, d'une bibliothèque de 800 places, dont 500 pour les adultes et 300 pour les enfants. Elle peut accueillir jusqu'à 30 000 ouvrages, ce qui devrait lui permettre, affirme-t-on, d'être annexée à la bibliothèque nationale. L'infrastructure a atteint un taux de réalisation de l'ordre de 60%. Le programme de réalisation, du moins pour les grands projets, ne s'est pas limité au seul chef-lieu de wilaya ; il a été étendu à la ville côtière de Ténès qui aura son propre théâtre de Verdure, un véritable lieu d'animation culturelle et artistique, surtout durant la période estivale. Celui-ci, d'après M. Boumediène, connaît un taux d'avancement appréciable et sera mis en service avant l'été prochain. « A travers ces structures et celles qui seront lancées prochainement, comme le palais de la culture, nous visons à jeter les bases d'une véritable relance culturelle dans la région après une profonde léthargie et une absence quasi générale des infrastructures nécessaires », souligne notre interlocuteur.