De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La scène culturelle infrastructurelle à Constantine vient de s'enrichir «en pré-maquette» avec cette nouvelle information remodelée qui a été donnée par le wali à la Tribune dimanche soir. Questionné sur les perspectives en matière notamment de nouveaux chantiers qui seraient lancés à long terme dans la wilaya de Constantine, le wali dira : «La Cité millénaire mérite amplement son opéra. C'est le plus grand projet d'envergure, après le Transrhumel, qui sera érigé sur le site de l'ex-Bardo évacué», nous confiait M. Boudiaf en aparté lors de la réception de l'Aïd El Adha au cours de laquelle étaient présents les membres de son exécutif et les représentants de la presse. Sans donner plus de détails sur ce méga-chantier, notre interlocuteur laissera entrevoir une approche étrangère quant à la réalisation de cet odéon culturel dont ni le prototype ni le coût n'ont été arrêtés. «C'est un consortium qui se chargera des premières esquisses», a-t-il certifié. L'assiette du Bardo qui allait servir à la construction de buildings «version Dubai» aura ainsi changé de dessein mettant fin à toutes les rumeurs qui ont circulé à la lumière des premières évacuations des lieux. De fait, des suspicions sur la déviation du lot de terrain dégagé mettaient les «convoitises» en ébullition. Mais cette annonce qui demeure du moins à l'état larvaire écarterait toute utilisation irrationnelle du Bardo. C'est un rempart qui se dresse contre tout amalgame. Sous un aspect technique, il n'est pas à écarter l'absence de la donne «mécanique du sol» qui n'autorise pas la condensation de la surface en constructions, selon quelques ingénieurs et même de l'avis du géographe Marc Cote. Aussi, le work shop tenu en été dernier aura livré des éclaircissements en leur globalité mais en alertant sur l'utilisation esthétique du Bardo. Si bien que les reliefs ne seront pas altérés. L'opéra promis par le wali à l'issue des deux festivals annuels [maalouf et jazz], et souhaité par l'ex-directeur de la culture au niveau de la nouvelle ville sur une superficie de 2 000 hectares aurait donc changé de domicile …Le monde artistique s'impatiente quant au lancement effectif de ce projet s'il est avalisé par MmeToumi. Riche de son patrimoine, Cirta se coupe en mille morceaux pour reconstituer ce puzzle altéré, soit par inertie, soit par incompétence. Ainsi, en matière de réalisation et de restauration, la ville des Ponts et de la culture enregistre des chantiers en cours et des latences ne sont pas à écarter. Ce dernier point est d'ailleurs justifié de visu par l'indécision de la réouverture du palais du bey. En restauration depuis fort longtemps, le sérail touche à ces ultimes réhabilitations, quoique techniquement l'opération ne soit pas tributaire de volume horaire car, selon le chef du projet, «l'ouverture au grand public de ce joyau historique et culturel n'affecte en rien le déroulement de la reconstitution». Les responsables de la culture temporisent au grand dam d'une population avide de relire l'histoire ottomane. Les rares touristes qui défilent timidement à Constantine font du porte-à-porte pour se permettre une ballade à l'intérieur du palais. C'est le retard du siècle que l'on peut mettre sans ambages sur le dos des chantiers infrastructurels culturels. Encore que la commission venue d'Alger, l'été dernier, pour entrevoir une utilité «artistique et culturelle» du palais n'a pas encore dit son dernier mot. Toutefois, il faut admettre que la réhabilitation «expérimentale» de la rue Mellah Slimane, dans la vieille ville, bat son plein. Mais les ultimes retouches ne sont pas annoncées pour demain. Dans le même ordre d'idées des plans somnolents, il faut mettre en exergue la non-relance du grand écran. De fait, toutes les salles de cinéma sont fermées. En dépit d'avoir été récupérés par l'APC et la direction de la culture, elles attendent une attribution somme toute professionnelle aux éventuels locataires. Aux dernières nouvelles, la direction de la culture compte réinscrire la salle An Nasr et lancer un appel d'offres pour la réhabiliter. Cirta verra aussi son réaménagement, d'après le directeur de la culture par intérim. Ensuite il restera à opter pour le type de location ou de gestion de ces salles qui associeront, bien évidemment, l'aval du département de Mme Toumi et du wali de Constantine afin de ne pas sombrer dans les erreurs aléatoires du passé ayant engendré des «salles des fêtes» comme substitut inélégant au 7e art. En matière livresque, la wilaya attend également la livraison de sa bibliothèque régionale, dont le taux d'avancement des travaux est à 60%. Elle se situe près de la nouvelle Ecole des beaux-arts qui a ouvert dernièrement ses portes à la Cité Boussof. Difficile de ne pas lui reconnaître un emplacement peu probant dès lors que la faculté se situe à quelques mètres du grand rond-point, dangereusement accessible… de l'avis de plusieurs architectes. En définitive, Cirta tente de sauver ses repères culturels pour les mettre à la disposition des citoyens «du monde» et permettre sans conteste aux artistes et hommes de lettres d'accorder leurs violons dans des espaces souhaités sans grand bruit émanant des chantiers … toujours en réhabilitation.