Depuis quelques jours, les clients d'Algérie Poste se plaignent d'un manque d'argent liquide au niveau des centres de paiement. La Banque d'Algérie semble décidée à agir «sagement» après les accusations provenant du premier responsable d'Algérie Poste, imputant le manque de liquidités au niveau des centres de paiement à la plus haute autorité monétaire du pays. Depuis quelques jours, les clients d'Algérie Poste se plaignent d'un manque d'argent liquide au niveau des centres de paiement relevant de cette institution que dirige «l'insurgé» Boutheldja Omari. Hier, l'institution de Mohamed Laksaci a imputé ce manque d'argent liquide au niveau des guichets d'Algérie Poste «à la forte demande du billet que l'on peut constater parfois à la veille des fêtes religieuses». «Il y a aussi une très forte manipulation du fiduciaire (billets) en dehors du circuit bancaire. C'est un argent qui met du temps pour rentrer dans le circuit bancaire», explique Yahiaoui Abdenour, directeur de la communication au niveau de la Banque d'Algérie. En termes clairs, l'institution de Mohamed Laksaci estime que la forte demande en monnaie fiduciaire «est à l'origine de ce manque de liquidités qui s'observe dans quelques régions. C'est un phénomène qui ne touche pas toutes les wilayas», dira encore notre interlocuteur, joint par téléphone. Selon lui, cette crise «n'est aucunement en relation» avec les reprises de liquidités opérées par la Banque d'Algérie durant les mois derniers afin de canaliser l'argent du marché monétaire. La plus haute autorité monétaire du pays a effectué d'importantes reprises de liquidités «afin d'orienter l'argent vers le circuit économique», a expliqué récemment le patron des banquiers, lors d'un point de presse consacré à l'évolution des agrégats monétaires au premier semestre de l'année en cours. Une source du secteur bancaire a expliqué que cette crise de liquidités au niveau des agences d'Algérie Poste «découle d'un interfaçage entre la Banque d'Algérie et Algérie Poste». Selon lui, la Banque centrale «devra augmenter ses capacités d'emmagasinage pour améliorer la distribution du cash». Les différentes banques activant sur la place financière algérienne «continuent, elles, de faire la collecte, le traitement et le transfert du cash vers la Banque d'Algérie. Cette institution devra aussi, à l'avenir, mettre en place une flotte aérienne sécurisée afin d'alimenter d'autres régions lointaines du pays». D'après la même source, la crise de liquidités, qui s'observe cycliquement au niveau des centres de paiement d'Algérie Poste, peut être expliquée aussi par «les gros retraits qu'effectuent des opérateurs économiques domiciliés au niveau d'Algérie Poste». Recommandation : «Il faut que les CCP cessent d'être un canal de domiciliation pour les opérateurs économiques. Le plafonnement de ces CCP s'avère aussi nécessaire» afin d'éviter à l'avenir ces crises de liquidités à répétition au niveau d'Algérie Poste. Il semblerait également, d'après un recueil de témoignages auprès des banquiers, que «le cash management est géré d'une manière artisanale par la Banque d'Algérie». En toile de fond, l'on s'interroge sur le devenir du projet de banque postale lancé il y a plusieurs mois par Algérie Poste. Un projet qui n'a jamais vu le jour.