Ces derniers temps, à l'approche de la rentrée scolaire et du mois sacré, le phénomène lié au manque de liquidités refait surface. «Pas d'argent.» C'est la réponse qu'obtiennent les titulaires des comptes courants postaux (CCP) dans certains bureaux de poste. Même les distributeurs automatiques de billets (DAB) ne fonctionnement pas. Et dire que le gouvernement a décidé de prendre le dossier en main en prévision de cette «crise de liquidités». Face à une situation récurrente qui a même failli créer un «conflit» entre les deux institutions concernées, en l'occurrence Algérie Poste (AP) et la Banque d'Algérie (BA), le gouvernement a, pour rappel, annoncé début août une série de mesures. «Ces mesures permettront aux millions de détenteurs de comptes aux chèques postaux, constitués de salariés, retraités et boursiers, de procéder, sans entraves ni retards, au retrait sur leurs avoirs, notamment durant le mois de septembre qui verra à la fois la rentrée scolaire mais aussi le mois sacré de Ramadhan.». Le communiqué, qui ne précise pas exactement ces mesures, souligne toutefois qu'elles ont été décidées lors d'une délibération regroupant toutes les instances concernées. «Elles sont appelées à s'inscrire dans la durée et à s'améliorer avec le temps, y compris à travers le rafraîchissement de coupures de 200 DA auquel procède la Banque d'Algérie, pour une bonne utilisation des débiteurs automatiques de billets, installés au niveau des bureaux de poste et agences bancaires», précise-t-il plus loin. Une cellule de suivi sera installée ces jours-ci au niveau du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, «pour garantir la bonne mise en œuvre des mesures prises en faveur de la clientèle des chèques postaux». Par ailleurs, la solution proposée à ce problème par Algérie Poste est de recourir à des dispositifs pour attirer l'argent circulant hors circuit bancaire. L'ex-patronne d'AP avait même suggéré à la Banque d'Algérie de recourir aux transferts de fonds des agences postales disposant d'excédents de liquidités vers celles qui souffrent d'un manque de fonds. «La faute incombe entièrement à la Banque d'Algérie qui n'a fourni pour l'année 2007 que 40% des besoins financiers des centres postaux», avait déclaré Mme Ghania Houadria. En revanche, pour la Banque d'Algérie, le problème réside ailleurs en ce sens qu'AP est «responsable de fortes demandes de retraits, mais aussi par une quasi-absence de versements aux guichets de la Banque d'Algérie et une faible participation au système de télé-compensation des chèques et autres instruments de paiement». Cette institution a également imputé le manque de liquidités à la «circulation fiduciaire hors circuit bancaire». En décodé, ce phénomène qui est dû, selon les experts, au commerce informel, augmente les sorties des liquidités de la Banque d'Algérie et diminue les rentrées nécessaires pour répondre à la forte demande en liquidités. En chiffres, la BA avait précisé que les demandes de retrait d'Algérie Poste étaient passées de 46,630 milliards de dinars en 2006 à 115,127 milliards de dinars en 2007. S. B.