Faute de moyens humains et matériels, la prise en charge des élèves handicapés est difficile, voire impossible», nous confie une enseignante à l'école primaire des Frères Zitouni à Blida. Des propos que Hamelati Toufik, directeur de l'école, n'a pas hésité à corroborer. «Nous faisons de notre mieux pour assurer à cette catégorie d'élèves la scolarisation la plus normale possible. Cependant, nous rencontrons plusieurs problèmes, dont surtout la démission des parents qui n'acceptent pas l'état réel de la santé de leur enfant. S'ajoute à cela la non-qualification des enseignants pour gérer ce genre de cas», déplore notre interlocuteur. Cette école n'est pas la seule à abriter des élèves handicapés. En se rapprochant de plusieurs établissements scolaires à Blida, nous avons appris qu'il existe jusqu'à 5 élèves souffrant de troubles psychomoteurs presque dans chaque école. Dans la plupart des cas, ils ne reçoivent aucun traitement spécial. «Sous d'autres cieux, la scolarisation des enfants handicapés se fait dans des établissements spécialisés. A Blida, la santé mentale et physique de ces petits n'est guère prise en charge. Ils se retrouvent souvent victimes de marginalisation», déplore un parent d'élève. Il nous avouera avoir tenté à plusieurs reprises d'insérer son fils dans un établissement spécialisé, mais en vain. «Ils sont tous surchargés», ajoute-t-il. Cela étant, une initiative louable vient d'être lancée pour le cas des enfants sourds-muets. Une prise en charge a été accordée à une dizaine de collégiens souffrant de ce handicap au sein du CEM Yousfi Abdelkader. Après des mois d'attente, la direction de l'éducation de la wilaya de Blida a pu consacrer une classe spéciale à ces élèves, tous inscrits en 4e année moyenne. Selon M. Maâzouzi, chargé de l'organisation pédagogique à la direction de l'éducation de la wilaya de Blida, l'absence d'enseignants qualifiés est le premier obstacle dans la procédure d'ouverture de classes spéciales. «Nous avons reçu dernièrement une circulaire ministérielle stipulant la réalisation de classes intégrées afin d'assurer un enseignement adapté à ces élèves», déclare-t-il. Néanmoins, l'on apprendra que dans l'immédiat la réalisation de ces classes s'avère ardue. «La raison est que nous n'avons aucune donnée réelle sur ce problème. Nous avons informé tous nos inspecteurs afin qu'ils entament un recensement des handicapés psychomoteurs scolarisés dans nos établissements. Cette action nous permettra d'identifier les endroits où peuvent être créées de nouvelles classes d'enseignement adapté. On espère disposer, d'ici là, du personnel qualifié qui assurera les cours», conclut notre interlocuteur.