A l'approche de l'Aïd, les prix des effets vestimentaires pour enfants et ceux des fruits et légumes ont connu une hausse flagrante. Les préparatifs de l'Aïd El Adha pour cette année se font dans un contexte d'inflation généralisée. Les commerçants comme à l'accoutumée saisissent l'opportunité pour augmenter les prix des vêtements, au grand dam des chefs de famille, qui — tradition oblige — sont contraints d'habiller tous les membres de la famille par des vêtements neufs. Une virée dans certains marchés de la capitale renseigne sur cette situation qui érode davantage les bourses les moins nanties. A Rouiba, où la commune est dotée d'un marché couvert dédié exclusivement à la vente d'effets vestimentaires, les prix affichés sont hors de portée des citoyens. Les pantalons pour enfants en bas âge coûtent entre 1200 et 2600 DA et le prix des tenues d'ensemble est excessivement élevé. Les chaussures de moyenne qualité sont cédées entre 1500 et 2500 DA, ce qui contraint les chefs de famille à se rabattre sur les marchandises de moindre qualité, notamment celles de provenance chinoise, tout en sachant pertinemment que la durée de vie de ces articles n'est guère longue, et encore moins conforme aux normes. «Pour habiller correctement mes deux enfants, j'ai dû débourser 15 000 DA», nous confie une mère de famille. Et une autre d'ajouter : «Deux pantalons, une chemise et deux paires de souliers m'ont coûté 12 000 DA, et ces articles sont de piètre qualité.» A Réghaïa, le constat est pratiquement le même, avec tout de même une particularité propre à la ville, qui est le «marché hebdomadaire», ce dernier se tient dans les ruelles même de l'agglomération, où les marchands proposent à la vente des articles plus ou moins abordables. C'est ainsi qu'à la veille de l'Aïd, l'affluence au niveau de ce marché augmente sensiblement. «Contrairement aux prix élevés affichés dans les vitrines du centre-ville, ici les prix sont abordables», nous affirme-t-on sur place. Par ailleurs, notons également que la plupart des fruits et légumes ont connu pour la circonstance une majoration allant du simple au double. La pomme de terre, qui ne coûtait il y a peu de temps que 40 DA, est cédée dans la plupart des marchés de la capitale entre 60 et 80 DA le kilogramme. Le prix de la courgette, indispensable dans la préparation des plats de l'Aïd, s'est carrément envolé, atteignant 100 DA le kilo, la tomate est écoulée également à 100 DA, la laitue à 80, la carotte, qui est pourtant un légume de saison, est vendue jusqu'à 70 DA le kilogramme, les oignons ont atteint un seuil inégalé avec des coûts qui avoisinent 80 DA le kilogramme. En tout état de cause, les citoyens ont coutume de ce genre d'augmentations qui à la longue sont devenues une habitude à chaque événement, et c'est malheureusement les petites gens qui en payent le prix. Il est impératif que les services, qui sont en charge de lutter contre ce genre de dérives, interviennent en redoublant d'efforts afin de protéger les consommateurs, notamment les plus démunis d'entre eux.