Paris s'oppose à l'envoi d'une commission d'enquête au Sahara occidental. Dans un communiqué, publié mercredi 17 novembre, le Polisario "regrette profondément que la France, membre permanent du Conseil de Sécurité et ayant droit au veto, se soit opposée vigoureusement à la volonté manifeste exprimée par les autres membres du Conseil en vue de l'envoi rapide d'une commission internationale d'enquête. Le Conseil de sécurité a déploré mardi 16 novembre la violence qui a caractérisé les derniers événements qui s'étaient produits la semaine dernière dans les camps sahraouis, mais la demande de l'envoi d'une mission d'enquête de l'ONU sur place a été refusée par la France, a déclaré mardi soir à l'APS le représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari, à l'issue de la réunion. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi après-midi une réunion, qui a duré plus de trois (3) heures, consacrée aux derniers événements tragiques au Sahara occidental suite à l'assaut militaire marocain contre des camps sahraouis. Deux rapports ont été présentés respectivement par l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, qui a fait une présentation sur les dernières étapes du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, et par le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Dans sa présentation du rapport, le Département des opérations de maintien de la paix ''a clairement indiqué aux membres du Conseil de sécurité que la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) a été empêchée par le Maroc de s'enquérir et de connaître les détails sur l'assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n'a pu, en conséquence, faire une présentation complète sur ces événements tragiques'', a indiqué le responsable sahraoui. Ce qui a justifié la demande de plusieurs membres du Conseil de sécurité de soutenir la proposition d'envoyer une mission d'enquête sur place. Malheureusement, ''cette proposition n'a pu aboutir en raison du refus de la France qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s'opposer, lors de cette réunion, à l'envoi de cette mission d'enquête'', a souligné M. Boukhari qui considère que ''la France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude''. Le président du Conseil de sécurité, Sir Mark Grant Lyall, a, pour sa part, exprimé lors de cette réunion ''le soutien du Conseil de sécurité à la Minurso et à la mission qui lui est dévolue, et a demandé aux deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) de rester engagés dans le processus des négociations sous l'égide de l'ONU.'' Pour M. Boukhari, le Front Polisario prend note des regrets exprimés par le Conseil de sécurité et considère que la tenue de cette réunion du Conseil signifiait que ce dernier avait ''décidé d'étudier la situation vu la gravité de ces événements''. Toutefois, ajoute-t-il, ''le Front Polisario regrette que la proposition d'envoi d'une mission d'enquête n'eut pas été retenue pour le moment en raison de l'opposition de la France''. Pour lui, les résultats de la réunion du Conseil de sécurité s'assimilent au ''verre à moitié plein et à moitié vide''.