Un pavillon des urgences médico-chirurgicales, à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital Dr Okbi de Guelma, est inscrit au titre d'une opération pour l'année en cours. Le montant alloué à ce projet, tant attendu par la population, avoisine les 100 MDA (millions). Mais, contre toute attente, rien n'a été érigé à ce jour, sauf une bâtisse destinée à abriter un centre de dialyse, alors que le chef-lieu en compte déjà quatre. Pour le futur pavillon des urgences, il sera doté de 20 lits postopératoires, 2 blocs opératoires, 5 salles de consultation, un laboratoire d'analyse, une salle de réanimation et d'observation, ainsi que 50 paramédicaux par équipe médicale. L'édifice en question est un R+1. Mais en attendant, l'unique et ancien service des urgences, situé dans ce même hôpital, ne répond toujours pas aux besoins. La situation qui y prévaut est des plus préoccupantes, puisque la plupart des consultations, qui y sont assurées, ne relèveraient pas toujours de l'urgence. Ceci explique que les urgences médicochirurgicales sont de plus en plus surchargées. La pagaille s'y installe quotidiennement, à telle enseigne que les accidentés de la route, les femmes enceintes et biens d'autres cas sont transférés au CHU de Annaba. Ce dernier a vu, durant l'année 2009, le transfert de près de 3800 malades de la wilaya de Guelma. «La catégorisation des patients en fonction des motifs d'arrivée et de l'état clinique n'est établie que pour les patients présentant un traumatisme grave ou des complications», nous confie un médecin. A ce sujet, Maânsser Abdelhamid, DSP intérimaire et directeur de l'hôpital Okbi, nous déclare : «Durant l'année 2008, l'hôpital Okbi a procédé au transfert de 1 084 malades et 1 020 autres pour l'année 2009. Quant à 2010 les statistiques sont en cours.» Et d'ajouter: «Le chiffre avancé par le CHU de Annaba est exagéré.» En clair, si l'on se réfère aux chiffres du DSP, l'Hôpital Okbi a évacué 3 patients par jour pendant toute l'année. Rien que ça, diriez-vous. Quoi qu'il en soit, la nécessité de créer une nouvelle structure des urgences au niveau du chef-lieu n'a pas été inscrite dans les priorités de la DSP. Les responsables du secteur ont préféré un centre pour insuffisants rénaux. Qu'est-ce qui a justifié cette priorité ? Nous n'en saurons pas plus, puisque le DSP intérimaire avancera qu'il n'a que quelques semaines d'exercice à la tête de cette direction.