Les populations d'Aghribs et des localités avoisinantes ne décolèrent pas. Bien que soulagés par la libération de Omar, hier à l'aube, près de Souamaâ, à l'est de Tizi Ouzou, la marche à laquelle avait appelé la cellule de crise, avant-hier, est maintenue. La population est déterminée à sortir dans la rue pour protester contre la dangereuse détérioration de la situation sécuritaire et les menaces de kidnapping qui planent sur les citoyens de la région, notamment les entrepreneurs et les commerçants. La manifestation populaire d'aujourd'hui dénote également la prise de conscience chez les citoyens qu'un tel phénomène, le kidnapping, est en mesure d'hypothéquer le développement économique et social dans la région et installe un climat durable de terreur dans les esprits. Contacté par nos soins, hier en fin de journée, après une réunion marathon qui a regroupé les membres de la cellule de crise installée au lendemain de l'attentat terroriste, un représentant des villageois a indiqué qu'«à travers cette marche, nous voulons d'abord exprimer notre profonde douleur après la mort de Hand Slimana. Et puis dire halte aux kidnappings de nos industriels et commerçants qui font tout le bien à notre région». Pour notre interlocuteur, «l'Etat doit prendre ses responsabilités face à ces séquestration et l'impunité qui les entoure». Comme c'était attendu, la population n'entend pas abdiquer devant les hordes criminelles. Aujourd'hui, une marche grandiose est prévue, appuyée d'une grève générale des commerçants, à Fréha. Rendez-vous donc est pris au stade du chef-lieu, point de départ de la manifestation. Un rassemblement et une prise de parole seront organisés en fin de parcours, au centre-ville, près du siège de la mairie. Rappelons qu'à la mi-juillet dernier, un autre entrepreneur avait été libéré grâce à la mobilisation de la population locale, qui avait organisé une marche à Fréha. Une action similaire avait été tenue à Boghni, après le rapt d'un vieil homme de 82 ans, ancien entrepreneur. Il a été libéré par ses ravisseurs après plusieurs jours de captivité sans versement de rançon.