L'université Aboubekr Belkaïd a rendu un hommage à celui qui a défié l'armée coloniale de son pays pour prendre faits et cause pour la Révolution algérienne. «Je suis né en Algérie (30 juin 1915 à El Amria, wilaya d'Aïn Témouchent) j'ai voulu vivre ici. Ici, c'est ma terre), écrivait, nostalgique, l'abbé Alfred Berenguer, avant de s'éteindre il y a quatorze ans. Il est l'un des précieux militants qui a embrassé la cause nationale algérienne, en dépit des menaces et des hostilités de l'armée coloniale. D'ailleurs, ne supportant plus ses prêches religieux et ses dénonciations par le verbe et par écrit de l'occupation coloniale, le gouvernement de l'époque l'expulse en 1958 d'Algérie, mais c'était mal connaître ce farouche défenseur de la cause révolutionnaire qui continuera à se mettre à la disposition de l'Algérie. Ainsi, il sera délégué du Croissant rouge algérien en Amérique latine. Une opportunité qui lui a permet de défendre, sans trop de pression, la cause algérienne. L'abbé «profitera» de cette fonction pour réunir des fonds au profit des résistants algériens disséminés au Maroc et en Tunisie. Sa bravoure et sa foi en une Algérie indépendante lui feront gagner davantage la confiance des chefs de la Révolution qui le nommeront ambassadeur itinérant du GPRA. Après l'Indépendance, il sera récompensé en étant élu membre de l'Assemblée populaire nationale. Même si, par prudence ou épuisement, il se distanciera des choses politiques. Le 14 novembre 1996, l'abbé Berenguer est décédé à Aix En Provence, à l'âge de 81 ans. Par respect à sa dernière volonté, il sera inhumé au cimetière chrétien d'El Kalâa de Tlemcen sans trop de bruit. Enfin, pourquoi Tlemcen précisément ? «Après avoir refusé de faire de la politique en 1965, et malgré les sollicitations des hauts responsables de l'Etat pour des fonctions supérieures, il demandera un poste d'enseignant. Et c'est au lycée Benzerdjeb qu'il sera nommé professeur de français et d'espagnol».