A Oran, la colère monte chez les personnes vivant avec le VIH. Des mois sans traitement. Plusieurs en sont morts, les autres s'agitent et s'inquiètent, alors que la pénurie persiste. A l'origine de cette rupture de stock, qui touche particulièrement cette wilaya, des problèmes de gestion au niveau local, dit-on. «Les malades parlent d'un sit-in à Alger pour revendiquer leur droit à la vie», explique le professeur Tadjedine, président de l'Association de lutte contre le sida d'Oran. En Algérie, l'accès au traitement antirétroviral et aux soins est entièrement pris en charge par l'Etat. Lamivir, Didanozine, Crixvan, Zidovudine, Kaletra, Effavirese sont les médicaments qui figurent dans la liste du traitement trithérapie que la Pharmacie centrale importe de l'Occident (France, Etats-Unis). Le traitement d'un patient coûte entre 30 000 et 40 000 DA par mois. Les doses sont administrées dans les services publics. L'été dernier, une pénurie a secoué les services infectieux nationaux. Une rupture de stock due à des problèmes de gestion des commandes qui ont été résolus en septembre dans la majorité des wilayas, mais pas à Oran. De nouveaux médicaments, provenant d'Inde, ont fait leur entrée dans la liste. Il s'agit de génériques moins chers, mais tout aussi efficaces, dit-on. Mais ce sont des traitements de première génération, donc, pas ce qu'il y a de plus récent comme traitement. Au-delà de la trithérapie, les autres traitements que les séropositifs prennent ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, le sida n'étant pas encore considéré en Algérie comme une maladie chronique.