Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière vient de signer un arrêté permettant à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d'intégrer les médicaments du VIH-sida dans son stock, pour éviter des ruptures. Après les ruptures de stock quasi fréquentes qui ont compromis sérieusement la santé des séropositifs et des sidéens Algériens, les autorités publiques sortent enfin de leur immobilisme et décident de pallier au problème de la pénurie des médicaments du VIH-Sida dans les hôpitaux. Pour rappel, les hôpitaux font face, depuis quelques semaines, à une grosse rupture de médicaments essentiels. Et il aura fallu la fin de ce mois de novembre pour que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) soit chargée de répertorier les médicaments liés au VIH-sida dans sa liste de traitements à acquérir, et ce dans le but d'éviter toute rupture de stock. Par ailleurs, Benmakhlouf Madjid, chargé du programme VIH-sida au ministère de la Santé, est intervenu récemment pour promettre "la mise en place de réseaux pour la prise en charge des malades" auxquels incombera la mission de lutter contre la "stigmatisation au milieu des soins" et "la promotion du dépistage". Plusieurs actions, dont une campagne nationale de protection des femmes et des enfants du sida en Algérie, "Himaya", qui sera lancée demain, mercredi, à partir de la wilaya de Ghardaïa, seront également mises en oeuvre. Longtemps tabou, le ministère de la Santé va-t-il enfin faire de la lutte contre le Sida une priorité nationale ? Les spécialistes de cette épidémie l'espèrent bien car en Algérie, les estimations parlent d'à peu près 30.000 personnes touchées, dont 6.000 à 12.000 femmes qui seraient contaminées par le virus.