C'est désormais à la Pharmacie Centrale (PCH) que reviendra la mission relative à l'acquisition des médicaments liés au VIH-sida. Une mesure qui vise principalement à éviter toute rupture de stock pouvant causer l'interruption des traitements avec tout ce que cela présente comme risques sur la vie des malades. C'est ce qui ressort de la déclaration faite hier à la presse par M. Benmakhlouf Madjid, chargé du programme VIH-sida au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui a précisé que la PCH a été chargée dernièrement de répertorier les médicaments liés au VIH-sida dans sa liste des traitements à acquérir. Selon le chargé du programme VIH-sida au sein du département Ould Abbès, qui s'exprimait en marge d'une émission consacrée à la lutte contre le sida et organisée par la radio chaîne III, «le ministère a signé, il y a près de deux mois, un arrêté permettant à la PCH d'intégrer les médicaments du VIH-sida dans son stock, pour éviter des ruptures». Avant d'ajouter dans le même sillage que le ministère de la Santé a signé également une circulaire pour «la mise en place de réseaux pour la prise en charge des malades», relevant l'importance de la lutte contre la «stigmatisation au milieu des soins» et «la promotion du dépistage». Dr. Benmakhlouf a rappelé le nombre des sidéens recensés depuis 1985 au 30 septembre 2010 et qui est de 1.118 cas et 4.745 cas de séropositifs. «Le nombre enregistré cette année varie entre 500 et 600 cas séropositifs», a-t-il précisé, en soulignant que le premier facteur de transmission reste les relations sexuelles. L'Organisation des Nations unies pour le Sida (ONUSIDA) avait relevé, dans son rapport 2010 relatif à l'évolution du VIH-sida dans le monde, que l'Algérie fait partie des pays à profil épidémiologique bas avec une séroprévalence de l'ordre de 0,1 % et est parmi les pays où les dons de sang sont totalement contrôlés (100 %) et 'avec une qualité assurée» par les centres de dons de sang. Certains services infectieux du pays, à l'instar de celui du CHU d'Oran, font très souvent l'objet de ruptures de stock de médicaments, laissant les malades du sida sans traitements adéquats pour plusieurs semaines. C'est ce qui a poussé dernièrement les quelques 700 malades suivis au niveau de ce service à briser le silence pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur un phénomène devenu trop fréquent. Cette pénurie de médicaments a poussé les plus résistants à la maladie à partager leur traitement avec les plus faibles, racontent-ils, juste pour tenir le coup et ne pas tomber dans le coma ou mourir, comme, ça a été le cas pour plusieurs de leurs camarades hospitalisés au service infectieux. Les malades se disant épuisés par la pénurie des médicaments et aussi par le changement, à chaque fois, du traitement, ce qui risque d'augmenter la résistance du virus aux médicaments et rendre tout traitement inefficace.