Le marin pêcheur ne dispose d'aucune couverture sociale et se trouve privé du droit aux allocations familiales. Les problèmes que rencontrent les marins pêcheurs ont été exposés par M.Bélarbi Mokhtar responsable du bureau d'Oran de la Fédération Nationale des marins pêcheurs lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCA),. Ce responsable considère que ce corps de métiers est marginalisé et ne fait l'objet d'aucune considération de la part des Pouvoirs Publics. Il expose ainsi les volets auxquels sont confrontés les petits métiers de pêcheurs. Le volet social retient l'attention en premier lieu. En effet, dira cet orateur, «le marin pêcheur ne dispose d'aucune couverture sociale et se trouve privé du bénéfice des allocations familiales. Il n'existe aucune structure sanitaire au niveau du port de pêche». L'autre volet soulevé par l'orateur a trait aux lourdeurs bureaucratiques auxquels ils sont soumis. «Nous connaissons, dira-t-il, un véritable paradoxe dans la constitution de notre dossier de demande de crédit car, en effet, il n'existe aucune coordination entre les différentes administrations concernées par ce dispositif». Les différents intervenants s'accordent à dire que les autorisations d'activité et d'exploitation délivrées respectivement par la Direction de la pêche et les Gardes cotes sont délivrées dans un délai d'un an, celle du poste à quai (délivrée par l'Entreprise de Gestion des Ports de Pêche (EGPP)) leur accorde un délai maximum de 3 mois. Ce qui fait qu'ils sont confrontés à un éternel problème de validité du dossier. Pour ce faire, ils demandent l'augmentation des délais de poste qui doivent être en adéquation avec les autorisations exigées à cet effet. Le métier comporte des risques Des marins pêcheurs, présents à la conférence, ont déclaré: «nous sommes confrontés à de multiples problèmes relationnels car le personnel affecté à la Caisse Nationale des Assurances Socialises des gens de mer (CNAS), qui a fait l'objet récemment d'une décentralisation, ne maîtrise pas comme il se devrait la situation spécifique aux gens de la mer, nous privant ainsi de la couverture sociale pour laquelle nous nous acquittons pourtant». Autre problème sur lequel butent les jeunes promoteurs qui sollicitent un crédit bancaire dans le cadre du dispositif d'aide à l'emploi des jeunes (ANGEM) est celui des lenteurs administratives observées par les différentes banques. «L'Etat aide les jeunes, mais ces derniers se trouvent bloqués dans leurs tentatives par ces organismes bancaires», souligne un jeune marin pêcheur. «Notre métier comporte des risques et est non rentable. Le nombre de marins pêcheurs est très réduit. Par ce type de comportement, ces jeunes finiront par être dégoutés de cette activité et opteront, pour certains, pour la harga», soulignera un ancien dans le métier. Les présents à cette conférence de presse souhaitent ainsi qu'une décision politique soit prise afin de modifier le système actuel. Une modification qui consisterait à supprimer les taux d'intérêts, à augmenter les délais de remboursements qui seraient ramenés à 20 ans. Le volet formation fait aussi partie des revendications des marins pêcheurs qui proposent ainsi que des classes spécialisées leur soient affectées et que les critères de recrutement soient révisés.