Manifestant de plus en plus leur intérêt pour le Maghreb, les Etats-Unis ont décidé de lancer une nouvelle initiative économique dans la région visant notamment à encourager l'entrepreneuriat des jeunes et à leur faciliter l'accès aux financements. L'initiative américaine de partenariat avec les pays du Maghreb, intitulée Partenariat nord-africain pour les opportunités économiques (Napeo) a été officiellement annoncée, hier à Alger, par le secrétaire d'Etat adjoint américain à l'Economie, l'Energie et aux Relations commerciales. Un responsable de haut niveau qui entame une tournée dans les pays du Maghreb afin d'insister sur l'envergure de la nouvelle démarche et sur les ambitions des Etats-Unis dans la région. José W. Fernandez a expliqué hier, dans son allocution d'ouverture d'une conférence sur l'entrepreneuriat, l'intérêt de son pays pour le Maghreb par le fait qu'il y a une dizaine d'années, «les Etats-Unis avaient annoncé leur intérêt pour approfondir leur engagement économique dans la région du Maghreb» mais que leurs partenariats ne se sont pas déroulés comme ils l'avaient souhaité. Une déclaration qui confirme l'ambition américaine évidente de concrétiser une démarche économique plus soutenue au Maghreb. Un pas en avant qui pourrait être perçu comme une offensive contre «l'ordre établi» en termes d'échanges entre Europe et l'Afrique du Nord d'une part et les visées économiques chinoises en Afrique d'autre part. Du côté algérien, on ne semble pas réticent vis-à-vis de cette démarche, qui reste tout de même à l'état de projection. Le ministre de l'Industrie, M. Benmeradi, qui assistait hier à l'ouverture de la conférence, a estimé que «l'initiative américaine répond à une préoccupation logique dans le cadre du développement régional», soulignant que «l'Algérie est engagée à contribuer à la réussite de ce projet». Les Américains veulent inclure le nouveau projet pour le Maghreb dans le cadre de l'approfondissement des relations avec le monde musulman tel que souhaité par Barack Obama. «Notre travail s'appuie sur le Sommet présidentiel sur l'entrepreneuriat que le président Obama a accueilli à Washington en avril 2010», a souligné hier le secrétaire d'Etat adjoint américain à l'Economie, qui estime que «ce partenariat est différent parce qu'il y a un réel effort public-privé». Le responsable américain explique que «sur le plan public, nous investissons notre temps, notre capital créatif et le support financier à côté des efforts existants des gouvernements régionaux et des entités publiques. Sur le plan privé, cette initiative sera gérée par un organisme indépendant qui travaillera dans chaque pays pour créer des conseils consultatifs locaux et une régie régionale de conseillers composée des Etats-Unis, de la diaspora et des chefs d'entreprises du Maghreb, pour assurer l'engagement à long terme».Il est à noter que pour encourager l'entrepreneuriat des jeunes dans le monde musulman, les Etats-Unis ont déjà lancé le programme Junior Achievement-Injaz Al Arab, qui s'étale sur 7 ans et bénéficie d'une enveloppe de 2,4 millions de dollars. Le programme est déjà en cours au Maroc et en Tunisie et va se développer dans les années à venir en Algérie et en Libye au profit de 20 000 jeunes.