Sonatrach et le groupe français Technip ont signé, hier, un contrat d'un montant de 963,7 millions de dollars hors taxes, dont 27% en dinars, qui porte sur la réhabilitation et la modernisation de la raffinerie d'Alger. Le contrat a été signé par Benchouia Abdelkader, vice-président Aval de Sonatrach, et Barril Philipe, président de Technip France, en présence du PDG de Sonatrach, Nordine Cherouati, et de plusieurs cadres du secteur et de la compagnie nationale des hydrocarbures. Technip avait remporté ce contrat le 22 septembre dernier. L'ouverture des plis avait mis en concurrence Technip-France, qui a gagné le contrat, et les compagnies sud-coréennes GS Engineering & Construction, Samsung Engineering et Hyundai Engineering-Construction. Le contrat consiste en la modernisation et l'augmentation des capacités de la raffinerie d'Alger de 35% (pour passer de 2,7 millions de tonnes par an à 3,64 millions de tonnes par an) et la réalisation de nouvelles unités de raffinage, dont une de prétraitement du nafta (unité d'isomérisation), une unité de reforming à régénération continue qui permettra de disposer de grandes quantités de carburants (essence et gasoil) et une unité RFCC (residual fluid catalytic cracking) pour la conversion du fuel-oil en essence et gasoil (cracking d'un million de tonnes de fuel par an). Les installations seront adaptées aux normes internationales, notamment européennes. La raffinerie sera réhabilitée complètement par le constructeur, qui sera aussi chargé de la conception et la fourniture des équipements ainsi que du matériel banalisé (bulk material). Selon le contrat signé, la réalisation devrait durer 38 mois. Ce contrat marque le retour de Technip en Algérie dans les grands projets. Le groupe français espère ouvrir un bureau à Alger et compte avoir une présence durable en Algérie, selon son représentant. Pour Nordine Cherouati, le PDG de la Sonatrach, qui intervenait durant la cérémonie de signature, ce contrat marque l'achèvement du processus de réhabilitation de l'outil de raffinage qui va donner une deuxième vie aux raffineries et les aligner sur les standards internationaux. La raffinerie d'Alger a 46 ans d'âge tandis que celle de Skikda a 30 ans. Selon M. Cherouati répondait à des questions de la presse, avec ce contrat, la raffinerie d'Alger va produire de l'essence sans plomb et le revamping va réduire le cabotage avec Skikda. Concernant le gasoil dont la demande a explosé en Algérie, le responsable de Sonatrach a indiqué qu'il y a un «flux tendu» et qu'on importe du diesel dès qu'une raffinerie est arrêtée pour maintenance. Si en 2010, il n'y pas eu d'importation de diesel, en 2011 et 2012, l'Algérie va devoir en importer. Mais dès que le processus de réhabilitation des raffineries sera achevé, à partir de 2013, la production nationale pourra répondre à la forte demande jusqu'en 2018-2019. A ce moment-là, la décision pour la réalisation de la raffinerie de Tiaret aura déjà été prise et l'outil de raffinage répondra à la demande. Sonatrach a déjà octroyé des contrats pour les raffineries de Skikda et d'Arzew afin d'augmenter leurs capacités.