La conférence de l'ONU sur le climat, qui s'est ouverte lundi à Cancun, avec l'espoir de crédibiliser les négociations sur la lutte contre le changement climatique, après l'échec l'an dernier à Copenhague (Danemark), est mal partie. Le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a estimé mercredi que la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique à Cancun (Mexique) «ne va rien donner» en l'absence des chefs d'Etat des principaux pays de la planète. «Cela ne va rien donner. Aucun grand dirigeant n'y va. Au mieux ce sont des ministres de l'Environnement, et on ne sait même pas si les ministres des Affaires étrangères iront, il n'y aura donc aucun progrès», a-t-il déclaré avant d'annuler cette semaine son voyage à Cancun. Le président brésilien a également déploré le manque d'empressement des pays riches à financer la lutte contre la déforestation en Amérique latine, en Asie ou en Afrique. Christiana Figueres, une responsable de l'ONU, a minimisé les propos du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en précisant que le sommet «n'avait jamais eu pour vocation d'être un sommet de chefs d'Etat», ce qui était le cas à Copenhague l'an dernier. Les pays émergents ont accusé par ailleurs le Japon de revenir sur sa promesse de poursuivre la lutte contre le réchauffement climatique au-delà de 2012. Le Japon, qui au terme du protocole de Kyoto est l'un des 40 pays industrialisés à devoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2012, a fait savoir qu'il ne prolongerait pas ses efforts au-delà de cette date, si des pays comme les Etats-Unis et la Chine ne s'y associaient pas. «Nous avons bon espoir que les Européens convaincront nos bons amis les Japonais d'envisager d'accepter (une prolongation des réductions d'émissions de GES), faute de quoi Cancun ne sera pas un succès», a déclaré le Yéménite Abdoullah Alsaïdi, qui préside le groupe des 77 et de la Chine, coalition de pays en développement qui s'est reformée à Cancun.