Le juge du tribunal correctionnel de Larbaâ Nath Irathen a rendu, hier, son verdict dans l'affaire des quatre chrétiens du village de Aït Atteli, dans la même circonscription. Les trois prévenus – Abdenour Raïd, Nacer Mokrani et Idir Haoudj – écopent de 2 mois de prison avec sursis. Ces quatre prévenus ont été jugés pour le chef d'inculpation d'«ouverture de lieu de culte sans autorisation de la Commission nationale des cultes autres que musulman». Dans la même affaire, M. Yahou, le quatrième mis en cause, poursuivi pour le même grief, mais aussi pour avoir hébergé illicitement une personne de nationalité étrangère, a écopé d'une peine de 3 mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 10 000 DA. En marge de cette audience, le procureur de la République a tenu à préciser que «les mis en cause n'ont pas été jugés pour leur choix de la foi chrétienne. La loi les oblige à s'acquitter d'une autorisation auprès de la Commission nationale des cultes autres que musulman». Lors du procès du 28 novembre dernier, les avocats de la défense avaient critiqué les dispositions de ladite loi qui, selon eux, soumet à autorisation la pratique d'un culte non musulman, et ce, avant de démontrer son caractère sectaire. Quant à ladite commission, elle a été qualifiée de «fictive» par la défense, puisqu'«elle n'a d'existence que sur le papier et qu'elle n'a jamais émis d'avis préalable pour l'ouverture d'une entité religieuse à travers le pays», attestaient-ils, soutenant que «seul l'agrément de l'Eglise protestante en Algérie (EPA) suffit pour ouvrir un lieu de rassemblement des chrétiens algériens sous sa responsabilité». Rappelons enfin que le représentant du ministère public avait requis, il y a quinze jours, une année de prison ferme à l'encontre des prévenus pour le premier chef d'inculpation et une amende de 20 000 DA à l'encontre du pasteur, M. Yahou, dans le second dossier. L'instruction de cette affaire a été ouverte suite à une plainte déposée par des citoyens du même village contestant l'emplacement du bâtiment de la section religieuse affiliée à l'EPA. Les mis en cause ne comptent pas en rester là puisqu'ils ont décidé de faire appel.