La gestion de la campagne électorale en Kabylie semble perturber les partis politiques. Les structures locales des formations politiques impliquées dans le scrutin du 24 novembre dans la wilaya de Tizi Ouzou ont du mal à gérer leurs programmes de campagne électorale. Depuis le début officiel de la campagne, aucun parti n'a pu communiquer, d'une manière exhaustive, l'agenda de ses sorties et rassemblements organisés à travers le territoire de la wilaya. Pis, certains responsables politiques avancent des dates et des lieux de meeting inexacts. Le FLN, au moment où la campagne clôture sa deuxième semaine, s'est limité à la communication d'un programme ne contenant que les dates et les localités où se tiennent des rencontres de proximité, et il y a deux jours, les journalistes ont reçu le bilan des activités du week-end précédent, mais rien sur les derniers jours de campagne. Le parti majoritaire n'a toujours pas communiqué à la presse les dates des animations prévues par les membres de son bureau politique. Pourtant, quelques jours avant la campagne, les responsables locaux ont fait état de pas moins de 17 visites qu'effectueront les ministres du parti dans la région. Certains ministres ont fait le déplacement dans l'anonymat. Le FFS, lui aussi, n'est pas épargné par cette incohérence en matière de gestion de la campagne électorale. Les instances locales du plus vieux parti de l'opposition semblent dépassées par cette tâche. Avant hier, alors que la section du FFS à Aït Yenni a annoncé un meeting que devait animer Ahmed Djeddaï, le secrétaire fédéral, Rabah Brahimi, que nous avons contacté, nous a affirmé le contraire. Pourtant, M. Djeddaï s'est bel et bien rendu à Aït Yenni. Le lendemain, le même fédéral justifiera son « ratage » par le fait que « les sections du parti prennent l'initiative de programmer les meetings des cadres nationaux du parti sans aviser la fédération », car, pour M. Brahimi, « la fédération ne peut pas gérer toutes les manifestations à travers les 63 communes où le FFS compte des listes de candidature ». Pour l'heure actuelle, seul le RCD a pu communiquer, depuis le départ, le programme des tournées du leader du parti, le docteur Saïd Sadi, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le RND, quant à lui, sollicité depuis le début de la campagne, n'a pas daigné communiquer son programme, malgré nos multiples sollicitations. Décidément, les partis en lice pour les élections partielles ne s'intéressent plus à la communication, pour ne pas dire qu'ils donnent l'impression de vouloir faire campagne à « huis clos ».