Nous ne voulons pas disposer du pouvoir par le fait du pouvoir. » C'est par cette phrase que le docteur Sadi explique le boycott par son parti des élections municipales d'octobre 2002. Le sujet est encore d'actualité dans le contexte des élections partielles pour lesquelles le leader du RCD mène campagne. Il en était, hier, à son troisième périple dans la wilaya de Béjaïa, qui l'a mené à Ighram, Hellouane (Ouzellaguen), Seddouk et Sidi Aïch. Le président du RCD ne trouve pas de raisons politiques quant à la dissolution des APC et APW en Kabylie, sinon celles qui veulent préparer le terrain à l'installation des « Barbeflènes ». C'est ce qu'il soupçonne en prenant le soin de ménager les « anciens militants intègres » du parti unique. A partir de Seddouk, où il a déclaré que « la démocratie de proximité ne peut commencer qu'en Kabylie », il a alerté sur le danger du tribalisme « plus grand moyen de déstabilisation par le pouvoir » et aussi sur « la division que la Kabylie ne peut plus supporter ». Rabroué par des responsables du FFS qui ont refusé l'offre de rapprochement, le leader du RCD précise que son appel répond aux exigences de la conjoncture actuelle. « A la limite, on n'a besoin de personne si ce n'est la conjoncture qui l'impose. » La réplique étant faite, l'orateur « refuse » de s'engager dans la polémique en préférant s'en remettre à la base pour espérer un écho à son appel à un front contre la fraude. « Les services spéciaux n'accepteront pas qu'il y est coalition entre les forces du progrès. » Une raison de plus que Sadi met en avant pour soutenir l'urgence d'une union RCD-FFS. Revenant comme un leitmotiv dans son discours, la mise en garde contre la fraude électorale est encore une fois faite en soulignant « le brouillage des listes électorales » ainsi que « les rumeurs pour la démobilisation de l'électorat... » Attendu un peu sur le dossier des archs, Saïd Sadi n'a soufflé mot sur le sujet à Sidi Aïch où une foule compacte est venue l'écouter.