Forte personnalité tlemcénienne, Redoune Hamidou a laissé ses empreintes sur tous les pans de la ville et au-delà. Fondateur du MJD (Mouvement pour la jeunesse et la démocratie), président de l'association des amis de Messali Hadj, membre de la ligue des droits de l'homme et d'Amnesty international, Redouane, qu'une méchante maladie avait ravi aux siens en 2008, était également désigné pour un mandat au conseil national de transition dans les années 1990. Vendredi, à la salle Bouali, sa veuve et tous ceux qui l'ont connu, apprécié et aimé ont tenu à commémorer la date de son décès. Des militants de toutes les régions du pays étaient là; du sud, du nord, de l'est, de l'ouest, tous lui ont rendu un hommage émouvant. Sa veuve, Chalabia Mahdjoubi, d'un ton à remuer les pierres, a rappelé son riche parcours. Né dans une famille révolutionnaire et leader du mouvement national, feu Hamidou pouvait s'enorgueillir de son oncle Larbi, un des fondateurs du Parti du peuple algérien (PPA) dont le guide était Messali Hadj. Connu pour ses positions nationales courageuses, Redouane est le premier homme à avoir brandi l'emblème national à Tlemcen à la proclamation de l'indépendance du pays. Il occupera, ensuite, la responsabilité dans l'organisation des archives nationales. Le jour du rapatriement du corps de Messali Hadj, il s'occupera de son inhumation au cimetière Sidi Senouci, malgré la colère de hauts responsables de l'Etat de l'époque. N'ayant cure de l'ire du pouvoir, il s'attellera à la création de son parti, le MJD (qui est représenté, aujourd'hui, par cinq députés à l'APN). Il délèguera les pouvoirs à son épouse Chalabia Mahdjoubi et se contentera du poste de secrétaire général. Paix à ton âme, grand Redouane!