Parce qu'ils ne reçoivent plus à domicile leurs factures de téléphone portable, les abonnés de Mobilis sont contraints de se déplacer vers les quelques agences dont dispose cet opérateur pour les formalités de paiement. Les clients sont alors soumis à de longues chaînes pour, d'abord, retirer un duplicata de facture, ensuite aller la payer dans d'aussi mauvaises conditions au guichet de paiement.Une véritable pagaille, avec son lot de disputes et de contestations, à laquelle nous avons assisté ce lundi à l'agence d'Alger-Centre, est fortement évocatrice de l'état de régression qui caractérise depuis quelques mois cet opérateur public de téléphonie mobile qui nous avait habitués à une meilleure organisation et considération de ses clients. Interrogé sur la question, un des responsables de l'agence d'Alger-Centre impute cette situation, qu'il qualifie de déplorable, à plusieurs facteurs parmi lesquels l'insuffisance d'agents chargés de la clientèle et à un différend, dont il ne précise pas la nature, avec Algérie Poste chargée de distribuer les factures. Sur huit postes de travail en deux équipes, seule la moitié est pourvue en agents. Les démissions et les mises en disponibilité ont saigné l'agence, nous affirme-t-il, d'où l'obligation de recruter rapidement de nouveaux agents. La nécessité est d'autant plus grande que «les quelques agents dont nous disposons doivent également s'occuper des clients institutionnels (ministères, grandes entreprises) qui viennent avec de très nombreuses factures à dupliquer et à payer». Il évoque également la carence d'Algérie Poste en matière de distribution des factures. «Des milliers de clients sont contraints de se rabattre sur nos agences pour retirer des duplicata de factures et les payer, ce qu'ils faisaient autrefois au niveau de la poste la plus proche de leur domicile.» Il promet toutefois de mettre rapidement tous les moyens matériels et organisationnels dont il dispose pour pallier cette regrettable situation qui fait perdre à Mobilis de nombreux clients, happés par les opérateurs concurrents autrement plus attractifs. Il faut bien que les dirigeants principaux de Mobilis se rendent à l'évidence que les abonnés résidant loin des agences Mobilis subissent un véritable calvaire pour régler leurs factures, contraints d'aller à Alger-Centre, El Biar et autres quartiers encombrés de la capitale, où il est difficile de se rendre en bus ou même en voiture. A noter que Mobilis n'accepte toujours pas les paiements par chèque, hormis ceux certifiés par la banque qui exige, faut-il le rappeler, environ 1000 DA de commission. Mobilis vous oblige ainsi à régler votre facture en espèces, tout en prenant le soin de vous prélever 130 DA de frais de timbre imposés sur les paiements en liquide. Désabusés, de nombreux abonnés, pour certains venus de quartiers éloignés de la capitale, nous ont fait part de leur volonté de mettre fin à leur abonnement Mobilis et de choisir un des deux autres opérateurs en activité.